Dans un décret rendu public devant la presse à Kaboul, le chef suprême des talibans et de l’Afghanistan, Haibatullah Akhundzada, a ordonné que les femmes portent « un tchadri [autre nom de la burqa], car c’est traditionnel et respectueux ». « Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles devraient voiler leur visage quand elles font face à un homme qui n’est pas membre de leur famille », pour éviter la provocation, ajoute ce décret. Et si elles n’ont pas d’importante tâche à effectuer à l’extérieur, il est « mieux pour elles de rester à la maison ».
Après leur retour au pouvoir, après vingt années d’occupation par les États-Unis et leurs alliés, qui les en avaient chassés en 2001, les talibans avaient promis de se montrer cette fois-ci plus souples. Mais ils ont rapidement renié leurs promesses, érodant à nouveau progressivement les droits et balayant vingt années de liberté conquise par les femmes. Celles-ci sont désormais largement exclues des emplois publics et il leur est interdit de voyager à l’étranger ou sur une longue distance dans le pays sans être accompagnées d’un membre masculin de leur famille. En mars, les talibans ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture, annoncée de longue date. Les talibans ont aussi imposé la séparation des femmes et des hommes dans les parcs publics de Kaboul, avec jours de visite imposés pour chaque sexe.