Le doyen des vétérinaires, Ahmed Rajab, a alerté sur l’enregistrement de plus de 60 foyers de dermatose nodulaire, une maladie hautement contagieuse qui affecte les bovins. Ces foyers ont été recensés dans 9 gouvernorats tunisiens. Le premier cas avait été signalé à Jendouba durant l’été 2024, mais selon Rajab, l’absence d’une réponse sanitaire efficace a permis la propagation rapide de la maladie.
« Cette maladie transfrontalière est entrée en Tunisie depuis l’Algérie. Elle est soumise aux dispositions de la loi n°95 de 2005, en particulier l’article 27, qui stipule des mesures strictes pour les maladies animales hautement contagieuses », a-t-il expliqué, dans une déclaration accordée à une radio privée.
Bien que la dermatose nodulaire ne soit pas transmissible à l’homme, elle entraîne des pertes économiques considérables pour les éleveurs et l’État.
En effet, la dermatose nodulaire se manifeste chez les bovins par l’apparition de nodules de tailles variées sur la peau, accompagnés de fièvre. La transmission se fait principalement par les insectes vecteurs.
« La vaccination préventive avant l’apparition de la maladie est la mesure la plus efficace. Une fois que la maladie infecte le cheptel, elle continue de se propager. Actuellement, il est indispensable d’accélérer les campagnes de vaccination pour limiter les pertes économiques », a affirmé Rajab.
Selon ce dernier, le taux de mortalité chez les bovins atteints atteint 20 %, tandis que le taux d’infection peut grimper à 80 %. Face à cette situation, Rajab a appelé les autorités à mobiliser les ressources financières nécessaires pour contrer cette épidémie et à impliquer les vétérinaires privés dans le cadre de la délégation sanitaire, une mesure qui peine encore à être mise en œuvre.
Et en l’absence de statistiques officielles précises, il estime que l’inaction pourrait coûter très cher à l’économie agricole tunisienne. « Il faut agir rapidement pour compléter la vaccination de tout le cheptel bovin et éviter des pertes irréparables », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, outre la dermatose nodulaire, Rajab a également signalé la propagation d’autres maladies animales, notamment la fièvre aphteuse. Malgré les campagnes de vaccination contre la rage organisées en septembre 2024, plus de 400 animaux sont morts de cette maladie au début de décembre.
Le doyen des vétérinaires a rappelé l’importance d’appliquer les dispositions de l’article 26 de la loi n°95 de 2005, qui impose l’obligation de lutter contre les maladies animales réglementées. « Seule une mobilisation collective et une réponse coordonnée permettront de contenir la situation », a-t-il conclu.