A Derna, frappée par la tempête Daniel dimanche, les bâtiments ont été dévastés, les ponts emportés par les eaux, des quartiers entiers sont submergés et les routes ont disparu, laissant une ville méconnaissable.
Le bilan des morts ne cesse lui de grimper. Des corps enveloppés dans des couvertures jonchent toujours ses rues et d’autres sont entassés dans des pick-up en route vers les cimetières.
Depuis mardi, des cadavres ont été rejetés par une mer Méditerranée, devenue aussi brune que la boue.
Selon un dernier bilan du porte-parole du ministère de l’Intérieur du gouvernement de l’Est, le lieutenant Tarek al-Kharraz, 3.840 morts ont été recensé. Le maire de Derna, Abdulmenam al-Ghaithi, a déclaré à la chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya que le nombre de morts dans la ville pourrait atteindre entre 18 000 et 20 000, compte tenu du nombre de quartiers détruits par les inondations.
Les secouristes ont lancé un appel ce mardi 13 septembre pour obtenir davantage de housses mortuaires. Des cadavres ont été emportés par la mer ou jonchent les rues, faisant craindre l’apparition d’une épidémie.
La plupart des milliers de morts dans les inondations dans l’est de la Libye « auraient pu être évitées », a estimé ce jeudi le patron de l’Organisation météorologique mondiale qui dépend de l’ONU.
Avec une meilleure coordination dans ce pays ravagé par une grave crise politique, « ils auraient pu émettre des avertissements et les services de gestion des urgences auraient pu procéder à l’évacuation des personnes, et nous aurions pu éviter la plupart des pertes humaines », a déclaré Petteri Taalas, lors d’un point de presse à Genève.