L’interdiction du voile dans l’espace public voulue par la candidate d’extrême droite à la présidence française Marine Le Pen n’est plus sa priorité dans la lutte contre l’islamisme, ont affirmé dimanche ses lieutenants, à une semaine du deuxième tour de la présidentielle. Celle qui sera face au président sortant Emmanuel Macron dimanche prochain a admis samedi que le voile était un « problème complexe », affirmé qu’elle n’était « pas obtuse » et indiqué que sa mesure controversée d’interdiction du voile dans la rue serait débattue à l’Assemblée nationale.
Interrogé sur cette inflexion de programme, son porte-parole Sébastien Chenu a précisé dimanche sur BFMTV que dans la lutte contre l’islamisme, l’interdiction du voile dans l’espace public arrivait après la lutte contre les salafistes et les financements islamistes. « Quand on aura fermé les mosquées salafistes, coupé tous les financements, interdit le salafisme, croyez-moi on aura fait tomber 90% des voiles islamistes », a-t-il insisté.
Si Mme Le Pen est élue présidente dimanche prochain, a-t-il expliqué, elle confiera au Parlement le soin de préciser les contours d’une limitation du voile: « Le Parlement se saisira de cette question et apportera les réponses pratiques pour qu’effectivement la grand-mère de 70 ans qui porte son petit voile depuis des années ne soit pas concernée, car elle n’est pas la cible. La cible ce sont les islamistes ».