Gérald Darmanin a détaillé sur franceinfo la partie du projet de loi sur la création d’un titre de séjour pour les travailleurs sans papiers dans les « métiers en tension », qui manquent de main d’œuvre. Il se défend notamment de proposer un texte qui entraînerait une « régularisation massive ».
Ce texte vise à « mieux intégrer ceux qui veulent s’intégrer à la République » car « ils font partie de la richesse de la patrie ». « On ne les intègre pas assez bien », a résumé le ministre de l’Intérieur. À l’inverse, le gouvernement entend « expulser ceux qui ne respectent pas notre droit », a précisé Gérald Darmanin. Le projet de loi prévoit ainsi de fournir des titres de séjour aux personnes sans papiers qui travaillent dans des métiers « en tension ». Il s’agit notamment des secteurs de la restauration, du bâtiment ou encore de l’agriculture.
« La question est de savoir si on continue à être hypocrites et inhumains ou si on fait comme si tout cela n’existait pas », a lancé Gérald Darmanin au micro de franceinfo.
En France, beaucoup d’étrangers travaillent effectivement « au noir » ou sous des noms d’emprunt, en payant ainsi des impôts mais sans bénéficier de la sécurité sociale.
Les critères d’attribution de ces titres de séjour seront débattus à l’Assemblée nationale.
Le projet de loi prévoit des titres de séjour d’un an, une durée qui ne permet pas le regroupement familial (18 mois). « Ils seront renouvelables mais sous condition », a indiqué Gérald Darmanin.
« Ils seront intégrés s’ils travaillent et parlent français, expulsés si commettent un acte de délinquance », a résumé le ministre.
« On veut ceux qui bossent, on ne veut pas ceux qui rapinent », a-t-il ajouté.
Devant les députés, la Première ministre a affirmé que la France doit en matière migratoire «dire qui on veut» accueillir et «qui on ne veut pas» accueillir. «L’immigration zéro n’est ni souhaitable, ni possible, pas plus réaliste que ne l’est une immigration dérégulée», a insisté Elisabeth Borne, en réaffirmant sa volonté de «fermeté» et «d’humanité» en la matière.