Le royaume connaît actuellement la pire sécheresse de ces trois dernières décennies, avec pour conséquence des réserves d’eau en forte baisse. Selon les hydrologues « 50 villes sont menacées par la soif ».
Avec 620 mètres cubes d’eau par habitant et par an, le Maroc est déjà largement sous le seuil de la pénurie d’eau, estimé par l’OMS à 1.700 m3 par habitant et par an. A titre de comparaison, la disponibilité en eau par habitant dans les années 1960 était quatre fois supérieure, à 2.600 m3.
Cela place le royaume chérifien en « situation de stress hydrique structurel », selon une analyse de la Banque mondiale sur l’économie marocaine. La croissance économique mise à mal par le Covid puis par la guerre en Ukraine sera également impactée en 2022 par la sécheresse.
Le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a précisé que la rareté de l’eau est due au faible niveau de la nappe phréatique, qui chute de 2 à 3 mètres par an, et à la baisse du niveau de l’eau stockée dans les réservoirs, qui est passé de 9,4 milliards de mètres cubes en 2018 à 4,7 milliards de mètres cubes cette année. Le Maroc a pourtant multiplié par dix sa capacité de stockage de l’eau entre 1960 et 2020 en construisant plus de 120 barrages. Mais à l’échelle nationale, ces ouvrages cumulent un taux de remplissage d’à peine 28%.