Alger a qualifié ce dimanche de « carnage » la mort de 23 migrants subsahariens vendredi à Melilla, l’enclave espagnole située au nord du Maroc. Un précédent bilan fourni vendredi faisait état de 18 morts. Ce drame a eu lieu après la tentative de 2.000 migrants subsahariens de passer la frontière vers l’Espagne. C’est la troisième fois depuis une année que des migrants subsahariens tentent d’entrer à Melilla.
Pour Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères, les « images de ce carnage sont extrêmement choquantes ». « Elles renseignent sur l’extrême brutalité et l’usage disproportionné de la force qui s’apparentent, en la circonstance, à de véritables exécutions sommaires », a-t-il dénoncé dans une déclaration à TSA. L’ambassadeur algérien charge violemment le Maroc et l’accuse d’être responsable de ce drame qui a choqué le monde entier. « Ces événements tragiques mettent en relief la violation systématique des droits humains de la part d’un État qui a choisi, d’une part, d’instrumentaliser l’épouvantail de la submersion migratoire à des fins de chantage politique et d’autre part, de jouer le rôle de gendarme -contre espèces sonnantes et trébuchantes- dans le cadre de l’externalisation de la gestion des frontières extérieures de l’Union européenne ».
Pour Amar Belani, les images choquantes de migrants morts à Melilla faussent les tentatives du régime marocain de soigner son image. Il réclame l’ouverture d’une enquête indépendante. Madrid dénonce des « mafias ».