Le Captagon , qui passe pour être « la drogue des djihadistes » de type amphétamine, a rapporté des milliards de dollars au gouvernement syrien.
Le Captagon, écrit Mondafrique, est aujourd’hui le moteur économique et la première source de revenus du régime de Bachar al Assad en Syrie. De 2011 à 2023, la Syrie est devenue le premier producteur mondial de ce stimulant synthétique, massivement consommé dans la région du Golfe. Le Captagon génèrerait un chiffre d’affaires de 3.5 milliards de dollars par an.
L’année dernière, les États-Unis ont présenté le US Captagon Act de 2022, qui établissait clairement un lien entre la drogue et le régime syrien en la qualifiant de « menace transnationale pour la sécurité ».
Cette transformation de la Syrie en narco-Etat est, analyse Mondafrique, la conséquence du boycott des Etats arabes. Après avoir réprimé la révolte de 2011 dans le sang, le régime syrien a été mis au ban des nations arabes et a subi un boycott des pays occidentaux. Il n’a dû sa survie qu’à l’Iran – qui a financé le régime en échange du droit d’installer des missiles tous pointés sur Israël – et au Captagon.
Salah Malkawi, un analyste jordanien, affirme qu’il est impossible que la drogue franchisse les frontières sans l’implication de plusieurs acteurs, tous étroitement liés à Assad et à son régime. Et ces acteurs – des contrebandiers syriens, le Hezbollah libanais, des milices irakiennes pro-iraniennes… – jouent un rôle clé dans la distribution du Captagon dans tout le Moyen Orient. Le Hezbollah a nié tout lien avec le Captagon, mais il est difficile de le croire tant le mouvement chiite est impliqué dans le trafic de drogue en général.
Aujourd’hui que les pays arabes semblent à peu près d’accord pour renouer avec Bachar al Assad, certains analystes affirment que le Captagon pourrait devenir un enjeu de négociations.