« J’ai décidé de congeler mes ovocytes » : cette annonce de la chanteuse Nermine Sfar, star des réseaux sociaux, a déclenché un débat dans le pays où des femmes réclament la libéralisation de cette pratique hors indications médicales. Nermine Sfar, 31 ans, conseille aux célibataires occupées par des études ou leurs carrières professionnelles de préserver leur fertilité pour qu’un jour « elles réalisent leur rêve d’être mère ».
En effet, rappelons que la législation n’autorise le recours à cette technique qu’aux femmes mariées ou aux célibataires « soumises à un traitement ou qui se préparent à subir un acte pouvant affecter leur capacité à procréer », notamment une chimiothérapie. Ce qui n’est pas le cas de la chanteuse. L’opération consiste à prélever les ovocytes, les congeler et les stocker dans de l’azote liquide en vue d’une grossesse ultérieure. Le stockage est fixé par la loi à cinq ans, renouvelables après demande écrite des patientes.
La déclaration de la chanteuse a déclenché un débat sur les réseaux sociaux et dans les médias sur la nécessité d’élargir l’application de la loi. Des internautes ont jugé ce dossier secondaire dans un pays en crise politico-économique, mais d’autres ont souligné son importance dans une nation pionnière dans le monde arabe en matière de droits des femmes. « Il y a une demande pressante de jeunes femmes célibataires, pratiquement tous les jours », confirme à l’AFP le docteur Fethi Zhiwa, chef de l’Unité de fécondation in vitro à l’hôpital Aziza Othmana à Tunis, spécialisée dans la congélation des gamètes. Cette demande « s’est accélérée ces cinq dernières années en raison de l’évolution de la société tunisienne où l’âge moyen de mariage chez les femmes est de 33 ans », explique-t-il.