Il a commencé à mobiliser des dizaines de milliers de réservistes qui remplaceront dans le pays et en Cisjordanie les appelés et soldats de carrière appelés à participer à une expansion de la guerre à Gaza. Pour Benjamin Netanyahou, la pression militaire est le seul moyen de forcer le Hamas à libérer tous les otages.
Samedi soir, à Tel-Aviv et dans d’autres villes israéliennes, le ton et les priorités étaient totalement différentes chez les milliers de manifestants autour des familles des otages. On pouvait entendre ces mots : « Nous voulons que les otages rentrent à la maison, nous ne croyons pas que la guerre à Gaza aujourd’hui ait encore la moindre justification (…) Netanyahou envoie des soldats mourir dans une guerre qui tuera les otages ». Ou voir une femme brandir un portrait d’enfant palestinien tué par des bombes israéliennes et expliquer : « Là, c’est une petite fille. Elle a existé, mais elle n’est plus de ce monde désormais. Elle a été tuée le 17 avril à Jabalia. C’est très important pour moi que tout le monde sache qu’on tue des enfants pour rien. Juste pour que le gouvernement reste au pouvoir ».
Deux visions différentes de la situation.
La libération des otages est « un objectif très important, mais il y en a un autre qui l’est encore plus », a assuré le Premier ministre lors d’un événement organisé à l’occasion de la fête de l’indépendance d’Israël, selon le Times of Israël et d’autres médias. « L’objectif ultime est la victoire sur nos ennemis, et nous y parviendrons ».
“Pour la grande majorité des Israéliens le retour des otages est la première priorité morale de la nation”, souligne en revanche le forum des familles des otages dans un communiqué, jugeant encore possible de « parvenir à un accord permettant de sauver des vies et d’empêcher davantage de pertes humaines ». Le Hamas affirme que l’Etat hébreu a rejeté une proposition de trêve de cinq ans comprenant la libération de tous les otages.
Que veut Netanyahou, le va-t’en guerre, qui s’en prend aussi au Qatar accusé de jouer un double jeu et menace les Houthis de les « frapper sept fois plus fort » ? De plus en plus sous l’emprise de ses extrémistes qui le renverseront s’il ne fait pas ce qu’ils veulent, et soutenu par Donald Trump, Benjamin Netanyahou n’a plus de limite ni de scrupule, prêt au pire pour garder son pouvoir, éviter la prison.
Le pire est d’ailleurs déjà le quotidien dans la bande de Gaza. Interdit de visite sous Biden, le sinistre Ben Gvir vient d’effectuer une tournée aux Etats-Unis. Il y a une dizaine de jours, à Mar-a-Lago, le fief de Trump, il a affirmé qu’il fallait bombarder les dépôts de nourriture à Gaza. Il souhaite aussi la peine de mort pour les « terroristes » palestiniens….