Ils se disent amis, partagent une idéologie populiste et plutôt illibérale, ils ont des buts communs mais la manière de les atteindre peut différer. Bien sûr, ce mardi à la Maison Blanche, Donald Trump et Benjamin Netanyahou discuteront de la suite des événements à Gaza, de l’Iran et des relations avec les pays arabes. Et c’est là que les choses peuvent se gâter car si l’Américain et l’israélien souhaitent redessiner la carte de la région et faire naître une ère de paix, ils savent que les conditions pour y arriver sont loin d’être réunies aujourd’hui.
Trump qui se veut homme de paix et rêve de Prix Nobel a vu que son « ménage » à Gaza était refusé par l’Arabie saoudite, les Emirats, le Qatar, l’Egypte, la Jordanie, la Ligue arabe, l’Autorité palestinienne, en fait tous les pays arabes. Il continue quand même à menacer : « Nous faisons beaucoup pour eux et ils vont le faire ».
Il sait que l’extension des accords d’Abraham qui mènerait à une paix régionale se heurte à la volonté de MBS de voir des progrès réalisés vers la création d’un Etat palestinien viable. Régler ce problème proche-oriental lui permettrait de se consacrer à son dossier prioritaire, le chinois. Comment convaincre le dirigeant hébreu ?
Netanyahou, sur le fond, est d’accord avec son hôte. Sauf, sans doute, sur le prix à payer pour y arriver. A la Maison Blanche, il sera donc plus question de transactions que d’amitié. Pour Bibi, lâcher trop de lest serait mettre son pouvoir en danger. Il est sous surveillance de Bezalel Smotrich et des extrémistes de droite qui exigent la reprise des combats à Gaza et préconisent l’annexion de la Cisjordanie pour ne pas mettre le gouvernement en minorité.
Quelles concessions, quel deal ? On ne le saura clairement pas à l’issue de la rencontre -il faut sauver la face- mais au fil des jours, des décisions seront annoncées.