Pourquoi est-ce Joe Biden qui a présenté la plan israélien destiné à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza ? Au vu des réactions de certains responsables du Hamas et surtout du Premier ministre israélien, on peut supposer que le président américain a voulu prendre les devants afin d’empêcher l’Israélien de le saboter avant même sa publication. Cela n’aurait pas été la première fois.
Benjamin Netanyahu étale ses contradictions et, finalement sa vraie nature : il autorise ses négociateurs à présenter un plan acceptable et, derrière, il réaffirme ce qu’il veut vraiment : aucun arrêt du conflit, aucun retrait tant que son but n’aura pas été atteint, c’est-à-dire l’élimination du Hamas. La libération de tous les otages passe au second plan.
Ce qui importe pour lui, c’est sa survie politique. Il sait qu’il perdra rapidement la pouvoir si les combats cessent et qu’il pourra se retrouver devant les juges non seulement pour son action avant et après le 7 octobre et aussi pour la reprise des procès pour abus de pouvoir et corruption. « Bibi » sait aussi que ses alliés suprémacistes d’extrême droite, les Ben Gvir et Smotrich sont prêts à faire sauter son gouvernement s’il ne va pas jusqu’au bout dans sa lutte non seulement contre le mouvement islamistes, mais contre tous les Palestiniens.
En dévoilant l’offre israélienne approuvée par la communauté internationale, soutenue par les alliés d’Israël, Joe Biden a, comme l’on dit, « tordu le bras » à Netanyahu. Peut-être même, connaissant la mauvaise foi du bonhomme, a-t-il vu un moyen de le mettre, aux yeux du monde, devant ses responsabilités, de le faire chuter ? Début avril, Benny Gantz avait réclamé des élections anticipées en septembre et il vient de menacer de se retirer de la coalition si, d’ici au 8 juin, une « vision commune » du conflit n’est pas adoptée.
Le Premier ministre est cerné de tous les côtés. Joe Biden qui doit conquérir le vote musulman, les voix de gauche, profite du moment.Côté Hamas, les « durs » peu appréciés des Gazaouis veulent obtenir davantage, mais le mouvement islamiste pourrait céder aux pressions.
S’il faut se montrer prudent, perplexe, on doit quand même considérer que cette fois, l’espoir est plus réel.