Le 10 août 2018, Nicolas Sarkozy reçoit sur l’un de ses comptes bancaires personnels, ouvert à la banque Edmond de Rothschild, deux virements d’un montant total de 3,15 millions d’euros. L’argent provient de deux sociétés luxembourgeoises gérées par un fonds d’investissement baptisé Peninsula Capital.
On savait que l’ancien président de la République gagnait très bien sa vie comme avocat et conférencier de luxe. Mais on ignorait qu’il travaillait aussi dans la finance. C’est en tout cas ce qu’a écrit le cabinet d’avocats de Peninsula à Edmond de Rothschild pour justifier l’origine des fonds. Selon ce courrier « strictement confidentiel », Nicolas Sarkozy a donné des conseils à Peninsula au sujet d’un investissement dans l’entreprise ferroviaire italienne NTV et a touché un intéressement sur la plus-value réalisée.
Problème : plusieurs témoignages et documents, obtenus par Mediapart et ses partenaires du réseau EIC -réseau européen d’investigation journalistique- , sèment le doute sur la réalité de la prestation de Nicolas Sarkozy pour cette opération. D’après l’enquête de Mediapart, les trois millions d’euros perçus par l’ancien président de la République auraient été payés par une société principalement financée par les Émirats arabes unis, un pays du Golfe aussi riche qu’autoritaire. L’opération a également profité à Jean Sarkozy, fils aîné de Nicolas et salarié de Peninsula. Et surtout à sa belle-famille, qui a réalisé 13,8 millions de profits grâce à la même opération.
Face à toutes ces découvertes, un mur du silence : aucun des protagonistes de l’affaire n’a donné suite aux questions de Mediapart, au premier rang desquels Nicolas Sarkozy et les Émirats arabes unis (EAU),