« Elle est beaucoup plus belle qu’avant » témoignent en chœur tous ceux qui l’ont déjà vue. Lumineuse avec ses pierres redevenues blanches, Notre Dame de Paris est ce samedi et demain la capitale du monde. Une quarantaine de chefs d’Etat ou de gouvernement, dont au moins quatre Africains, des têtes couronnées sont présents pour assister à la réouverture de la cathédrale, perturbée par la pluie.
Pour Emmanuel Macron, c’est une sorte de parenthèse enchantée au milieu de la crise politique dont on ne voit pas encore l’issue. Un peu à l’image des Jeux Olympiques. Un invité, Donald Trump, se distinguera des autres, beaucoup voudront l’approcher. Il rencontrera bien sûr le président français, mais aussi le prince William et sans doute l’Ukrainien Zelensky. Un petit casse-tête protocolaire : n’étant pas encore investi, Trump devrait passer derrière les autres invités dont Jill Biden. Ce ne sera sans aucun doute pas le cas…
Le 15 avril 2019, l’Américain se trouvait dans son avion présidentiel quand il a appris que Notre Dame brûlait. Aussitôt, il tweetait pour recommander l’intervention d’ « avions-citernes ». Sympa, mais cela aurait été la destruction presque assurée de la cathédrale. Donald Trump, qui se définit comme un « chrétien non conventionnel » et n’allait dans un lieu de culte que pour se faire remarquer , est un grand admirateur de ce bâtiment dont la première pierre a été posée en 1163. Après avoir suggéré d’envoyer des canadairs, il confiait : « c’est l’un des plus grands trésors du monde, c’est au-delà du pays, au-delà de tout. Il n’y a pas de cathédrale comme celle-là dans le monde ».
Un sentiment partagé par ses concitoyens : les Américains sont les deuxièmes donateurs – 60 millions d’euros- après les Français. Au total, ce sont 846 millions donnés par 350 000 personnes de 150 pays qui ont été recueillis pour reconstruire la cathédrale. Les familles Arnault, Bettencourt-Meyers ont donné chacune 200 millions, les Pinault et Total 100 millions. Le don moyen des « petits » a été de 236 euros.
Pendant cinq ans, plus de 2 000 ouvriers et artisans d’une vingtaine de pays ont nettoyé, reconstruit, rénové, souvent en utilisant, comme les tailleurs de pierre, les techniques, les gestes du moyen-âge. Plus de 1 000 chênes ont été nécessaires pour la restitution de la flèche conçue par Viollet-le-Duc. 8 000 tuyaux d’orgues ont été déposés, nettoyés, restaurés.
A dix-neuf heures débutera la cérémonie d’ouverture. Un moment solennel, historique avec, cependant, un grand absent : le pape. Un message qu’il a envoyé « à destination des Français » sera lu. Le 15, François sera en Corse…