L’une des tares que traîne encore l’économie algérienne a trait à l’information économique, indisponible, incomplète ou parfois inexacte.
Une insuffisance, explique TSA, qui n’aide pas à prendre les bonnes décisions. Seule la numérisation et la clarification des procédures pourrait permettre d’avoir des statistiques fiables et en temps réel sur l’économie algérienne.
Lors de sa récente rencontre avec des représentants de la presse nationale, le président Abdelmadjid Tebboune s’est emporté contre le retard mis dans la mise en œuvre de la numérisation de tous les secteurs, rappelant que cela fait trois ans qu’il insiste en vain sur cet aspect.
Quelques jours plus tard, à l’occasion de l’ouverture des assises nationales de l’agriculture, le président Tebboune, rappelle TSA, est revenu à la charge, citant cette fois des exemples concrets de statistiques erronées concernant les performances de l’agriculture algérienne.
Pendant longtemps, il a été admis que les céréaliculteurs algériens emblavent chaque année 3 millions d’hectares, or, les révisions faites par le président Tebboune ont divisé le chiffre presque par deux, révélant que, bon an mal an, les surfaces emblavées n’ont jamais dépassé 1,8 million d’hectares.
L’utilisation de nouvelles techniques de recensement, avec notamment le recours aux drones, a démontré que le cheptel ovin de l’Algérie était surévalué de 10 millions de têtes (19 millions au lieu des 29 millions annoncés par le passé).
Pour le lait, les seules statistiques qui existent en Algérie concernent uniquement le lait subventionné, a encore déploré le président Tebboune.
Si telle est la situation dans l’agriculture, les choses ne devraient pas être trop différentes dans les autres secteurs. Et on parle là d’une activité formelle suivie par les différents services de l’État et exercée par des professionnels bénéficiant de l’accompagnement des banques et autres organismes.
En plus de voir une partie importante de son économie, celle de l’informel, lui échapper totalement, l’État algérien ne sait pas encore avec exactitude ce qui se passe dans la sphère économique légale.
C’est peut-être ce qui explique que certains problèmes posés ne trouvent pas solution depuis des dizaines d’années. Ou encore, que l’investissement étranger ne se bouscule pas au portillon de l’Algérie.