L’Assemblée générale de l’ONU a réclamé mercredi à une très large majorité un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza. La résolution a été acceptée par 158 voix pour, 9 contre et 13 abstentions. Les Etats-Unis et Israël ont rejeté l’appel.
«Nous sommes reconnaissants de ce soutien écrasant», a réagi l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour.
«Nous continuerons à frapper à la porte du Conseil de sécurité et de l’Assemblée jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit mis en place», a ajouté le diplomate, qui lors des débats avait appelé la communauté internationale à mettre fin au «cauchemar» des habitants de Gaza. «Gaza est le coeur sanglant de la Palestine et une blessure ouverte pour l’humanité», avait-il alors lancé, évoquant les images de souffrances qui devraient «hanter la conscience du monde».
La résolution, adoptée sous les applaudissements par 158 voix pour, 9 contre et 13 abstentions, exige «un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent» ainsi que «la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages». La formulation est ici similaire à celle du texte bloqué il y a quelques semaines au Conseil de sécurité par un veto américain.
Une résolution «honteuse» pour les Etats-Unis
Fin novembre, les Etats-Unis avaient utilisé une nouvelle fois leur droit de veto pour protéger leur allié israélien.
Les Américains, insistant comme Israël pour conditionner la trêve à la libération des otages, avaient cette fois empêché le Conseil d’exiger un cessez-le-feu «immédiat, inconditionnel et permanent» à Gaza. Une position répétée mercredi.
La résolution, qu’il serait «honteux» d’adopter, «risque d’envoyer au Hamas le message dangereux qu’il n’y a pas besoin de négocier ou de libérer les otages», a déclaré avant le vote l’ambassadeur américain adjoint, Robert Wood.
«Gaza n’existe plus»
Le ministre israélien de la Défense a évoqué lui mercredi «une chance» d’accord pour cette libération. «Le vote d’aujourd’hui n’est pas un vote de compassion, c’est un vote de complicité», une «trahison» et un «abandon» des otages, a de son côté dénoncé l’ambassadeur israélien, Danny Danon.
Habituée à prendre le relais du Conseil, largement paralysé sur des dossiers brûlants comme Gaza ou l’Ukraine, l’Assemblée générale a sans surprise adopté cette résolution non contraignante. Celle-ci appelle également à un accès sûr et «sans entrave» à une aide humanitaire d’ampleur et dénonce toute tentative d' »affamer les Palestiniens».
Les représentants de dizaines d’Etats membres ont défilé à la tribune avant le vote pour affirmer leur soutien aux Palestiniens et à la fin de la guerre à Gaza. «Gaza n’existe plus, elle est détruite», a lancé l’ambassadeur slovène, Samuel Zbogar.
«L’Histoire est la plus dure des critiques contre l’inaction», a-t-il mis en garde, dénonçant l’échec «encore et encore» du Conseil de sécurité, dont son pays est un membre non permanent. «Le prix du silence et de l’échec face à la tragédie palestinienne est lourd, et sera encore plus lourd demain», a renchéri l’ambassadeur algérien adjoint, Nacim Gaouaoui.