Une foule énorme est descendue dimanche dans les rues de Varsovie à l’appel de l’opposition, pour une manifestation antigouvernementale, qui a réuni selon les organisateurs quelque 500.000 participants, « un record absolu », à quelques mois des législatives d’automne.
Venus de toute la Pologne, les manifestants – arborant les couleurs polonaises blanc et rouge et celles de l’Union européenne – ont répondu à l’appel du chef du principal parti d’opposition centriste (Plateforme civique, PO), l’ancien chef du Conseil européen Donald Tusk, pour protester contre « la vie chère, l’escroquerie et le mensonge, en faveur de la démocratie, des élections libres et de l’UE ».
Les dirigeants de la majorité des partis d’opposition ont encouragé leurs partisans à rejoindre la grande marche contre le parti nationaliste populiste au pouvoir, Droit et Justice (PiS), son chef Jaroslaw Kaczynski et ses alliés. Des rassemblements de moindre envergure ont eu lieu aussi dans d’autres villes de Pologne.
« Ca suffit ! », « On ne veut pas une Pologne autoritaire », « Le PiS c’est la vie chère », clamaient des pancartes dirigées contre la majorité au pouvoir en Pologne depuis bientôt huit ans.
Des coeurs blanc et rouge collés sur la poitrine, les responsables de la PO ont conduit la marche le long de la Voie royale dans la capitale polonaise, en compagnie du leader légendaire du premier syndicat libre du monde communiste dans les années 1980 Lech Walesa, prix Nobel de la paix en 1983.
Longtemps absent de la scène politique, M. Walesa a indiqué avoir attendu « patiemment » le jour où le parti nationaliste et son leader Kaczynski devront s’en aller. « M. Kaczynski, on est venu vous chercher. Ce jour est bien arrivé », a estimé M. Walesa.
Dans son discours, M. Tusk, la bête noire du pouvoir en place, a souligné que l’actuelle mission de l’opposition est « d’importance comparable » à celle des années 1980 et la lutte contre le communisme à l’époque.