Le recours de certains Etats africains à un groupe paramilitaire comme le russe Wagner n’est « pas condamnable sur le principe » sauf si sa mission n’est pas « purement sécuritaire », a estimé dimanche le président du Bénin, Patrice Talon, sur la chaîne française LCI.
« La notion de faire appel à un prestataire privé militaire n’est pas nouvelle. On l’a vu en Afghanistan » avec les Américains, a-t-il déclaré lors d’un entretien, en jugeant que « ce principe n’est pas condamnable ».
En revanche, « si Wagner intervient et pas pour apporter une prestation purement sécuritaire, et que ça doit servir un régime pour des exactions, c’est condamnable et cela doit être condamné », a-t-il affirmé.
Wagner est accusé de « commettre des violations des droits humains et d’extorquer les ressources naturelles en Afrique ».
Le groupe s’est également imposé comme un acteur majeur du conflit en Ukraine.
« Cette guerre est malheureuse », a commenté le président béninois. « La Russie est un ami du Bénin de vieille date, mais ce n’est pas parce que nous sommes amis qu’il faut se garder de condamner ce que la Russie est en train de faire en Ukraine », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le président béninois estime qu’il « est nécessaire que la France affiche davantage son sentiment d’égalité avec les pays africains ». Interrogé sur les liens puissants entre la Chine et le continent africain, M. Talon a assuré que « la Chine (l)’inspire beaucoup, l’effort sur soi, la bonne gouvernance ».