Une nouvelle proposition de loi sur l’avortement a été soumise il y a quelques jours au Parlement par le groupe du PPS. Elle entend non seulement réformer la loi sur l’avortement, mais également renforcer les droits à la santé et à l’intégrité physique des femmes. En 2015, Commission royale, composée du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) et du Conseil supérieur des Oulémas avait noté que l’avortement n’est dûment légal que dans trois cas seulement. « Lorsque la grossesse constitue un danger pour la vie et la santé de la mère », en cas de « graves malformations et de maladies incurables que le fœtus pourrait contracter » et enfin lorsque « la grossesse résulte d’un viol ou d’inceste ». Le Conseil des Oulémas s’était désolidarisé de ce rapport et avait rendu un avis en défaveur de tout amendement des dispositions du Code pénal relatives à l’avortement. La nouvelle proposition de loi milite pour la « protection de la femme enceinte, et à travers elle, la famille, tout en la mettant au centre du cadre législatif régissant la santé ». Le texte propose que l’interruption volontaire de la grossesse soit autorisée lorsque la vie de la mère serait en danger, dans le cas d’une grossesse à risque, lorsque la grossesse survient après un inceste, ou lorsque la grossesse est portée par une mineure.
En 2019, l’Association marocaine contre l’avortement clandestin (AMLAC) affirmait qu’entre « 500 à 800 interruptions de grossesse sont pratiquées illégalement tous les jours dans le Royaume ».