« La lutte contre le terrorisme est à présent un crime en Tunisie (…) Ce que les islamistes n’ont pas fait, Kaïs Saïed l’a osé ». C’est ce qu’a annoncé la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, vendredi 22 avril 2022, lors d’un point de presse annonçant qu’elle est visée par une plainte déposée par l’Union internationale des oulémas musulmans.
Mme Moussi a expliqué qu’elle avait reçu une convocation pour comparaître notant qu’elle est accusée d’association de malfaiteurs, de prise d’otages, troubles à l’ordre public et diffamation.
Après avoir exposé les détails de la plainte la visant, la présidente du PDL s’est attaquée au président de la République rappelant son prêche prononcé lors d’une cérémonie de remise de prix aux lauréats du concours national de l’apprentissage du Coran, organisée le 18 avril 2022, par la présidence de la République, au palais de Carthage.
Elle a, également, rappelé les liens entre l’Union des oulémas et le frère du chef de l’Etat, Naoufel Saïed, mettant en garde contre l’islamisation en marche en Tunisie. « L’Etat tunisien couvre officiellement les organisations terroristes », a-t-elle lancé.
Le PDL a, rappelons-le, organisé en 2020, 2021 et 2022 plusieurs sit-in devant le siège de l’antenne tunisienne de cette association non-gouvernementale exigeant sa fermeture et ce pour faire barrage à la propagation de l’extrémisme et au terrorisme qu’elle répand en Tunisie. Le parti a appelé maintes fois à l’application de la décision de la Direction générale des associations à la présidence du gouvernement laquelle a adressé un avertissement officiel à l’Union des oulémas musulmans en Tunisie sur la base d’une série d’infractions, concernant, le premier et le deuxième article de la Constitution, les articles 3, 4 et 9 du décret des associations ainsi que des lois relatives au système éducatif.
L’Union des oulémas musulmans a démenti les accusations du PDL assurant que ses activités s’arrêtent à la promotion du projet civilisationnel de la nation musulmane. L’Union avait par ailleurs sollicité le président de la République, Kaïs Saïed, contre les attaques répétitives de Abir Moussi, obtenant visiblement gain de cause.