Un début de grogne s’observe au sud de la Tunisie, dans les régions frontalières avec la Libye à cause des interdictions de voyage arbitraires.
Plusieurs commerçants ont ainsi été interdits de quitter le territoire tunisien, ce qui les empêche de travailler normalement. Un grand nombre de ces commerçants admet qu’ils sont dans l’informel, mais ils font remarquer qu’ils font quand même tourner l’économie et qu’ils font vivre des milliers de familles. Il n’y a pas que les « gros » qui sont empêchés de voyager, l’interdiction frappe même ceux qui font de petits échanges entre la Libye et la Tunisie et alimentent les marchés locaux avec des produits à bas prix. « On ne nous dit même pas pourquoi on est interdits de voyage, il n’y a aucune procédure judiciaire contre nous, on ne fait que travailler, qu’acheter et vendre des marchandises à bas prix avec de très faibles marges ».
Aussi bien les autorités locales que la police des frontières admettent qu’elles n’y peuvent rien puisque les ordres viennent … d’en haut.
A l’aéroport Tunis-Carthage on remarque la même grogne avec le ratage d’avion de plusieurs personnes qui ont été interdites de voyager ou bien qui ont dû patienter un peu trop longtemps un feu vert venu après le décollage de leur avion. Si certaines de ces personnes admettent qu’elles ont des procédures judiciaires en cours, d’autres ne savent pas pourquoi on les empêche de quitter le territoire. Les interdictions touchent certaines professions, notamment les chefs d’entreprise, les hommes politiques et les magistrats.