Après la publication des résultats de la présidentielle du 26 août, donnant vainqueur Ali Bongo, des militaires ont annoncé sa destitution et la mise en place d’un comité pour la transition et la restauration des institutions tout en dénonçant une parodie électorale.
Parmi la dizaine de ces soldats, des membres de la garde républicaine, unité d’élite et garde de la présidence. Ali Bongo n’aura donc pas survécu à sa réélection. Il est arrivé au pouvoir en 2009, à la mort de son père après 40 ans de règne.
Ali Bongo briguait un troisième mandat, réduit de 7 à 5 ans, aux élections de samedi qui regroupaient trois scrutins, présidentiel, législatifs et municipaux.
Bongo en résidence surveillé
Entouré de sa famille et de ses médecins, « le président Ali Bongo est gardé en résidence surveillée », selon un communiqué lu à la télévision d’Etat par les militaires du CTRI. L’un de ses fils a été arrêté, notamment pour « haute trahison », ont également annoncé les soldats.

Dans une vidéo diffusée en début d’après-midi et dont on ignore l’heure de tournage, Ali Bongo est assis dans un fauteuil et dit être au palais présidentiel. Il appelle en anglais ses « amis » à « faire du bruit ». M. Bongo dit avoir été arrêté avec sa famille : « Mon fils [et conseiller Noureddin Bongo Valentin] est quelque part, ma femme, elle, est ailleurs. (…) Je ne sais pas ce qu’il se passe. »
Six autres jeunes membres de l’entourage professionnel d’Ali Bongo ont été arrêtés notamment pour « haute trahison », « détournements massifs de deniers publics » et « falsification de la signature » du chef de l’Etat, ont annoncé les militaires putschistes en fin de matinée.
Des réactions pleuvent depuis. La France dit suivre de près, l’évolution de la situation dans le pays. La Chine de son côté appelle au retour immédiat à l’ordre normal, et à garantir la sécurité personnelle d’Ali Bongo ». La CEMAC, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et l’Union africaine restent silencieuses.