Les Gabonais et la communauté internationale scrutent les apparitions des putschistes à la télévision, avides d’en savoir plus sur la « transition » du général Brice Oligui Nguema, au lendemain de son coup d’Etat qui a mis fin à 55 ans de « dynastie Bongo ».
Tout en regrettant ce putsch, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a donné jeudi le ton qui prévaut à l’étranger, en estimant qu’il avait été précédé par « un coup d’Etat institutionnel car les élections (avaient) été volées ». Et de marteler que les situations au Gabon et dans d’autres états africains comme le Niger n’étaient pas « équivalentes ».
Le nouveau pouvoir du général Oligui, chef de la GR, a maintenu le couvre-feu décrété par le gouvernement déchu le jour du scrutin samedi. Mais ce jeudi matin, la vie avait repris son cours tout à fait normal à Libreville, rapportent des journalistes de l’AFP.
Seul signe de quelque chose d’inhabituel: d’interminables files d’attente devant les boulangeries pour se procurer ce pain que les Gabonais consomment massivement à chaque repas.
Et dans le quartier huppé de Sablière, les deux voies d’accès à la résidence des Bongo sont barrées par deux imposants véhicules blindés de la GR et parcourues par ses « bérets verts » lourdement armés, le visage souvent couvert par un masque noir.
Après avoir été porté en triomphe par des centaines de ses hommes mercredi, le général Oligui, pourtant un homme du sérail déjà très proche de feu Omar Bongo, a été proclamé, par « l’ensemble des chefs » de corps de l’armée, « président de transition ». Mais sans que soit indiqué pour combien de temps ni à la tête de quelles institutions.