Pour faire face à la crise économique provoquée par la guerre en Ukraine, l’Égypte a trouvé une solution: réduire l’éclairage public pour libérer de l’énergie et exporter davantage de gaz, afin d’augmenter ses réserves de change. Ces trois derniers mois, la croissance a plafonné à 3,2%, contre 7,7% il y a un an.
Pour compenser, le Premier ministre, Mostafa al-Madbouly, a décidé de réduire l’éclairage public. Même la célèbre place Tahrir du Caire sera bientôt plongée dans le noir, a-t-il dit. Cette mesure fait l’objet de critiques. «Les lampadaires restent allumés la journée alors que pour nous, les factures ne font qu’augmenter», se lamente un Cairote trentenaire qui préfère taire son nom.
Pour le gouvernement, l’objectif est de «réduire de 15% la quantité de gaz naturel envoyée dans les centrales électriques sur un an» pour les exporter contre des dollars. Car si l’Égypte est devenue autosuffisante en gaz en 2018, économisant chaque mois 220 millions de dollars d’importations, elle veut maintenant devenir un exportateur de poids.
Mais pour l’économiste Hani Genena, le problème vient d’ailleurs. «La valeur de la livre égyptienne est artificiellement élevée, cela force (l’État) à emprunter à l’étranger et fait courir le risque de se retrouver dans l’impasse au moment du remboursement», explique-t-il à l’AFP. Déjà, prévient-il, «depuis une semaine, les banques ne peuvent plus fournir les importateurs en dollars». Car les réserves en devises ne sont plus que de 33,1 milliards de dollars aujourd’hui, contre 41 milliards en février.