Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, vent debout avec la Pologne contre la réforme européenne de l’asile, a justifié vendredi le blocage des discussions au sommet européen à Bruxelles au nom d’un « combat pour la liberté ».
« Nous étions convenus auparavant à plusieurs reprises que, comme la question de la migration nous divise profondément, nous ne pouvons accepter de règle que si nous sommes tous d’accord, c’est-à-dire s’il y a une décision unanime », a-t-il déclaré dans une interview radiophonique, après de longues discussions infructueuses dans la nuit qui reprennent vendredi matin.
Budapest et Varsovie sont farouchement opposés au système de solidarité obligatoire entre pays de l’UE dans la prise en charge des demandeurs d’asile.
Selon l’accord, les Etats membres seraient tenus d’accueillir un certain nombre de personnes arrivées dans un pays de l’UE soumis à une pression migratoire, ou à défaut d’apporter une contribution financière, équivalente à 20.000 euros pour chaque réfugié non relocalisé.
Cette proposition préliminaire avait été approuvée début juin à la majorité qualifiée (requérant un vote favorable de 15 pays sur 27, représentant au moins 65% de la population totale de l’UE), comme prévu par les traités en matière de migration.
C’est « un combat pour la liberté, pas une rébellion », a insisté Viktor Orban, dénonçant « un processus scandaleux » et « inacceptable » sous la pression des « forces pro-immigration ».
« On veut nous forcer à construire des ghettos de migrants en Hongrie, avec des dizaines de milliers de logements », a lancé le Premier ministre nationaliste, après avoir déjà évoqué mi-juin des « wagons de migrants ». « Nous n’avons pas l’intention de mettre en place ces mesures, je le dis franchement ».
La Pologne, qui accueille actuellement plus d’un million de réfugiés ukrainiens, a pour sa part demandé des fonds supplémentaires.