Par Sayda BEN ZINEB
Après plus de deux ans de fermeture, le musée national du Bardo continue d’attirer la foule depuis l’annonce de sa réouverture (jeudi 14 septembre).
Les visiteurs (tunisiens et étrangers accompagnés de leurs guides) étaient fort nombreux à se presser à ses portes pour découvrir la plus grande collection de mosaïques au monde, les nouvelles acquisitions du musée ainsi que les différentes transformations de certains de ses départements.
En effet, le musée national du Bardo vient de connaitre des travaux de réaménagement de certaines salles ainsi que des travaux d’entretien, de conservation et de restauration d’un grand nombre d’objets archéologiques (mosaïques, sculptures, inscription et manuscrits) exposés dans les différents espaces.
Un message de paix
A l’entrée dans l’immense salle, on remarque la présence d’une majestueuse statue en marbre de la Concorde, déesse de la paix , datant du IIème- IIIème siècle après J.C. et provenant du site archéologique de l’antique Gigthis, Henchir Bou Ghrara au Sued-est tunisien. Son exposition à côté de la stèle funéraire des victimes de l’attentat terroriste du 18 mars 2015 au musée du Bardo, symbolise, il faut toujours le rappeler, un message de paix et de tolérance à toute l’Humanité.
La Salle Kairouan, (Département islamique) a connu quant à elle, une nouvelle scénographie dans l’une de ses composantes qui concerne certains manuscrits de grands et petits formats de Coran très célèbres provenant de la grande mosquée de Kairouan, à l’instar du Coran dit de la « Nourrice » (el Hadhina ), écrit en gros caractères coufiques maghrébins (Rayhani) de l’an 1020 après J.C. et restaurés dans le laboratoire des manuscrits de Raqqada à une dizaine de kilomètres au Sud-ouest de Kairouan .
Le département islamique abrite également une Nouvelle salle du Coran bleu. « Unique en son genre et jouissant d’une grande célébrité, le Coran dit bleu fait partie d’une imposante collection de manuscrits de différents types datés des cinq premiers siècles de l’hégire (VII-XII siècle). Copié sur un parchemin de couleur bleu indigo, ce Coran est le produit de la parfaite maitrise de plusieurs techniques et savoir-faire »… indique t -on dans les notes d’explication.
Autre nouveauté cette fois dans la Salle des sarcophages, 9 pièces d’importantes données historiques ont été ajoutées dans ce département consacré au monde funéraire païen et chrétien dont une statue funéraire d’un homme représenté sous les traits d’Hercule de Borj El Amri.
Un important levier de développement
les visiteurs sont invités à parcourir de nouveaux espaces avec la réouverture au premier étage du musée, de la Salle Oudhna après la restauration de 2 sculptures, de 3 bas-reliefs et de 29 mosaïques de différentes tailles, représentant des scènes de la vie quotidienne, de loisirs, de la chasse, de la mythologie et du monde divin païen.
La Salle d’Althiburos (salle de musique) a été rouverte quant à elle, après la restauration de 22 mosaïques dont 3 sont exposées au sol, et les autres murales. La Salle Sousse a connu par ailleurs la restauration des 13 mosaïques et le démontage de l’installation de l’éclairage des expositions temporaires. Pour la Salle Dougga, il y a eu l’ajout d’une statue d’homme drapé de la toge, découverte dans le temple de Saturne de Thugga, (Dougga) et de l’épitaphe de la pédagogue Cornelia Fortunata, (1er siècle après J.C.).
Finalement un bel hommage est rendu aux potières de Sejnane et l’époque contemporaine qui se traduit avec l’installation au rez-de-chaussée d’une vitrine de la poterie modelée des femmes de Sejnane, classée par l’UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.
La visite d’un musée aussi célèbre que celui du Bardo s’impose pour plusieurs raisons. Cela révèle l’identité culturelle d’un pays et représente un important levier de développement. Enfin aujourd’hui et plus que jamais, le musée défend les valeurs humaines de tolérance, d’inclusion et de diversité.
*Les prix affichés pour le droit d’accès au musée sont comme suit :
8 DT adultes, 4 DT personnes âgées de plus de 60 ans ; 2 DT élèves et étudiants ; 4 DT journalistes et 13 DT touristes.