Malgré toutes les difficultés que le pays a enduré en 2020, les promesses déçues et parfois la désillusion qui habite bien des tunisiens, on ose espérer que l’année 2021 sera porteuse de vraies espérances.
Le Covid-19 n’a pas été seulement une crise sanitaire, il a été aussi et, surtout, à l’origine d’une crise économique et politique majeure dans le monde entier.
L’humanité a confronté la crise, peut-être, la plus grave qu’elle ait jamais connue. Face à la nécessité de choisir des solutions et une fois l’orage passé, nous nous retrouverons dans un monde différent tellement la pandémie a remis en cause vérités, visions et stratégies qu’on croyait infaillibles.
Pour la Tunisie qui, depuis des années peine à remettre de l’ordre partout, l’on espère qu’on retrouvera, en cette nouvelle année, les chemins de la concorde, de la croissance, de la confiance, d’un développement partagé et de l’espoir. La première résolution et, peut être la plus importante, serait la maitrise de la propagation du COVID-19. Une pandémie qui a aggravé la situation économique du pays, fragilisée, il est vrai, par une gestion calamiteuse, une fuite en avant périlleuse et des tensions récurrentes. La maitrise de cette crise sanitaire annoncerait la fin d’un long calvaire pour de nombreux secteurs sinistrés comme le tourisme, les industries manufacturières (textile, électrique et électronique, aéronautique, automobile ….) qui ont été frappés de plein fouet par la baisse de la demande mondiale.
La fin d’un clavaire, également, pour des secteurs longtemps paralysés par des mouvements revendicatifs et sociaux comme le phosphate et le pétrole. Jadis moteurs de la croissance, ils sont devenus, à la faveur d’exigences parfois irrationnelles et de mouvements anarchiques, des freins, des obstacles majeurs qui ont fait perdre au pays bien des opportunités et contribué à son endettement extérieur excessif.
La fin d’un long cycle de difficultés pour les entreprises publiques qui croulent sous des déficits insupportables, des sureffectifs ingérables et une gouvernance peu adéquate. Un terme à une crise de finances publiques à l’origine de questionnements lancinants et d’arbitrages parfois impossible à concevoir.
Une entame des réformes essentielles longtemps bloquées par une forte résistance au changement et le refuge de nombreuses professions dans des choix corporatistes primaires.
La deuxième résolution relève d’un vœu pieux. On rêve quand même de voir, enfin, les tunisiens revenir au travail, placer l’intérêt du pays au-dessus de toute considération et réhabiliter les valeurs du travail, du mérite et de l’effort qui devraient constituer les seules références pour toute promotion sociale.
Enfin, pour que la machine économique arrive à tourner à plein régime, il est impératif de restaurer la confiance des opérateurs, donner une visibilité, reconstruire l’image du site tunisien des affaires, écornée par des années d’insouciance, et décréter une véritable trêve sociale.
Il faut prendre conscience que le pays n’a ni les moyens ni le temps pour supporter des mouvements sociaux revendicatifs que rien ne pourrait justifier dans le contexte actuel. Un pays qui ne travaille pas et ne produit pas, que pouvait-il répartir, si ce n’est plus de misère, de précarité et de chômage ?