Une sage-femme comparaît devant la cour d’assises spéciale de Paris pour « association de malfaiteurs terroristes », ce lundi 27 février. Alors encore étudiante, Douha M. quitte une première fois la France pour la Syrie en 2013, puis une seconde fois à l’été 2015. Son objectif ? Rejoindre les rangs de l’État islamique (EI). Devant le tribunal, elle se présente pourtant comme une « repentie ».
Plus précisément, on lui reproche d’avoir effectué deux séjours en Syrie et en Irak entre 2013 et 2017, entrecoupés de tentatives répétées de rallier cette zone. Par ailleurs, l’accusée a fait parler d’elle en novembre 2021 quand, au petit matin, la jeune femme s’est extirpée de sa cellule de la maison d’arrêt de Fresnes où elle avait creusé un trou à l’aide d’une cuillère et d’un couteau.
Elle était ensuite descendue du deuxième étage grâce à une corde tressée de draps et d’effets personnels, puis avait escaladé un premier mur depuis la cour de la promenade. Une évasion rocambolesque, qui avait été interrompue par les gardiens dans le chemin de ronde de la prison, aura son importance dans les débats.
L’accusation indique que ces méfaits traduisent une « détermination » intacte de la jeune femme quatre ans après son expulsion de Turquie avec son enfant et son incarcération en France. Du côté de la défense, on évoque notamment les refus répétés de la justice de lui accorder une remise en liberté avant son procès.
Les investigations ont démontré que pendant que son époux combat aux côtés d’autres djihadistes, Douha M. exerce son activité de sage-femme en Irak et en Syrie. Fin 2016, elle finit par quitter les rangs de l’EI et rejoint une ville sous contrainte de l’Armée syrienne libre (ASL) avant de passer en Turquie en mars 2017, où elle est arrêtée. Là-bas, elle reste plusieurs mois enfermée dans un centre de rétention avant d’être expulsée vers la France.