Les combats de rue et les bombardements gagnent en intensité à Khartoum et au Soudan, où plus de 185 personnes ont été tuées et plus de 1 500 autres blessées depuis samedi 15 avril, selon l’ONU, dans la lutte pour le pouvoir des deux généraux aux commandes depuis le putsch de 2021.
Dans le ciel de la capitale, les avions de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, tentent de venir à bout des tirs intenses des blindés des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Elles sont contrôlées par le général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », son second pour le coup d’État devenu depuis samedi son ennemi juré.
Au moins deux hôpitaux de la capitale ont été évacués « alors que roquettes et balles criblaient leurs murs », ont annoncé des médecins qui disent n’avoir plus de poches de sang ni d’équipements pour soigner les blessés.
Après que trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués au Darfour (ouest), les humanitaires dénoncent des pillages et l’ONU de « graves violations » contre son personnel.
Lundi soir, l’Union européenne a annoncé que son ambassadeur avait été « agressé dans sa résidence » à Khartoum où les combats de rue et les bombardements sont incessants et n’épargnent aucun secteur. Un convoi diplomatique américain a essuyé des tirs ce même lundi, a révélé ce mardi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.
Le secrétaire d’Etat s’est entretenu séparément avec les deux généraux rivaux et a insisté auprès d’eux « sur l’urgence d’aboutir à un cessez-le-feu ». Une demande reprise de concert par les diplomates en chef des pays du G7 qui ont appelé à l’arrêt « immédiat » des combats au Soudan, qu’ils ont condamné « avec force ».