Comment faire pour relancer la natalité ? Plusieurs pays se sont déjà posé la question et ont commencé à prendre des mesures. En Hongrie, par exemple, Viktor Orbán a décidé de supprimer les impôts à vie pour les mères qui ont au moins deux enfants.
En France, Emmanuel Macron avait parlé de « réarmement démographique » et a mis en place, notamment, les congés de naissance pour les pères.
En Tunisie, l’inquiétude monte, le taux de fécondité est situé entre 1,6 et 1,7 selon le démographe et expert international Hafedh Chekir, un taux assez faible. Et les autorités s’interrogent sur les mesures à prendre pour contrer le vieillissement de la population.
En Turquie, Recep Tayyip Erdogan utilise des méthodes bien particulières. Le président a pris un décret pour interdire les accouchements par césarienne dans les cliniques privées. Sauf justification médicale.
Pourquoi une telle décision ? Car le gouvernement souhaite des naissances en série. Et médicalement, cette pratique a des limites. En général, après deux ou trois naissances par césarienne, les médecins commencent à tirer la sonnette d’alarme, car les risques de complications se multiplient. Il faut également plus de temps pour que le corps récupère entre deux grossesses. Et cela contrarie Recep Tayyip Erdogan.
1,5 enfant par femme
Le chef d’État turc affirme, depuis quelques temps, qu’un enfant par femme signifie la banqueroute pour son pays. Deux, c’est le surplace. Trois enfants, c’est bien, mais lui en voudrait quatre ou cinq pour mener la nation vers l’avant. Il affirme aussi qu’une femme qui rejette la maternité « est une femme incomplète, manquante ».
Mais cette campagne ne s’arrête pas là. Lors d’un match de football de première division entre Fenerbahçe et Sivasspor, les joueurs sont entrés sur le terrain avec une banderole sur laquelle était inscrit « l’accouchement naturel est un accouchement normal ».
La Turquie a aussi massivement privatisé sa santé. L’accouchement est devenu un marché. Les procédures sont donc standardisées pour qu’elles deviennent plus rapides, plus rentables et moins douloureuses. Alors, beaucoup de femmes y réclament la césarienne par méfiance ou par confort. Et il est vrai qu’en Turquie, le taux de recours à la césarienne est beaucoup plus élevé qu’ailleurs.
En 2000, la Turquie était à 2,5 enfants par femme. Aujourd’hui, le pays est descendu à 1,5.