« Les déclarations incendiaires de Volodymyr Zelensky rendent difficiles le règlement de cette guerre » déplore Donald Trump qui veut croire que « l’accord est très proche ». Très proche car il offre un immense cadeau à son ami Poutine : la reconnaissance par les Etats-Unis que la Crimée, envahie et annexée en 2014 est bien russe. Une violation totale du droit international. Washington, sous la première présidence de Trump, avait refusé l’annexion. En revenant sur sa parole, l’Amérique trumpienne rejoindrait la Biélorussie, la Corée du Nord, le Venezuela…
Pour le locataire de la Maison Blanche, la Crimée est « perdue depuis longtemps » et Zelensky qui « n’ a aucune carte en main » n’a pas vraiment le choix : « il peut avoir la paix ou bien continuer de se battre pendant trois ans avant de perdre la totalité de son pays.
A Moscou, le Kremlin partage ce point de vue de Trump et sa presse salue les déclarations américaines et quelques-uns de ses propagandistes laissent entendre que Zelensky est sous l’emprise de la drogue. Ce qui expliquerait ses propos « incendiaires » qui ne sont que respect du droit et du sentiment majoritaire ukrainien.
Ce vendredi, Witkoff, le négociateur ignorant qui a adopté le narratif poutinien, devrait être à Moscou où on devrait lui répéter que la Russie veut la paix et qu’elle passe par la « dénazification « de l’Ukraine, sa démilitarisation, la reconnaissance de l’annexion des quatre oblasts occupés en partie, la non adhésion à l’Otan…
En attendant, Moscou continue de bombarder. 70 missiles et 145 drones tirés depuis les propos de Trump et une des pires nuits à Kiev avec une dizaine de morts, des blessés et des disparus. « Vladimir arrête » rouspète le président américain, mais c’est Zelensky qui « prolonge les tueries venait-il de dire…
Sur les différents fronts, l’Ukraine résiste et le général Christopher Cavoli, commandant des forces de l’Otan en Europe (Saceur) estime que la situation militaire de l’Ukraine est nettement moins défavorable que celle fréquemment décrite par les partisans d’une négociation à tout prix. Jeudi dernier, lors d’une audition au Sénat, il a déclaré que les Ukrainiens se renforcent et que « s’il est difficile d’envisager aujourd’hui une offensive ukrainienne majeure qui libérerait chaque centimètre carré de l’Ukraine, il est également très difficile d’envisager que l’Ukraine s’effondre et perde ce conflit. Je ne pense pas qu’une défaite de l’Ukraine soit inévitable ».
Ce samedi, au Vatican lors des obsèques du pape François, Zelensky aimerait rencontrer Trump. Les Européens seront également présents… Des avancées ?
Trump le businessman a d’autres soucis que l’Ukraine : ses affaires, sa fortune. Il va inviter à dîner les plus gros détenteurs de sa cryptomonnaie, lancée en janvier, et leur offrir une visite privée de la Maison-Blanche. Le cours du jeton Trump a bondi de 60% à l’annonce de l’invitation.