Anniversaire de l’indépendance de 1991, entrée dans le septième mois de guerre, possible ouverture à Marioupol du procès des résistants d’Azovstal : ce 24 août venant après la journée du drapeau et la reprise du championnat national de football est lourde de symboles et aussi de dangers. La journée sera-t-elle marquée par « quelque chose de particulièrement odieux et cruel » redouté par Volodymyr Zelensky ? Une crainte renforcée par l’avertissement de Serguei Lavrov qui prévient qu’il n’y aura « ni pardon ni pitié » pour les meurtriers de Daria Douguina et par l’alerte de sécurité lancée par Washington.
Les services secrets américains qui avaient prévu l’attaque du 24 février pensent que la Russie va intensifier ses frappes sur les infrastructures civiles et les installations gouvernementales. Ils conseillent aux Américains présents de quitter l’Ukraine ou de prendre des précautions : « allez dans les abris si les sirènes retentissent » ou « fermez toutes les portes et asseyez-vous près d’un mur intérieur, loin de toute fenêtre ou ouverture ».
La Russie, qui est loin d’avoir atteint ses objectifs et se trouve en difficulté, voudrait en ces jours symboliques montrer qu’elle reste forte et déterminée, qu’elle n’abandonnera jamais. L’ouverture à Marioupol d’un procès des résistants d’Azov aurait aussi une valeur symbolique en ce sens. Pour Zelensky, un tel jugement des « héros » de Marioupol signifierait qu’aucun dialogue avec Moscou n’est possible. Un dialogue que, selon des sources ukrainiennes, Poutine aimerait renouer afin de geler le conflit. Ce que Kiev refuse, sachant qu’il ne s’agirait que d’une « pause opérationnelle » avant de nouvelles attaques. Au contraire, l’armée ukrainienne compte sur les nouvelles livraisons américaines d’armes plus « offensives » qui lui permettraient de progresser rapidement dans la région de Kherson.
Poutine qui attend toujours des succès militaires indéniables à offrir à son opinion publique pourrait frapper Kiev et l’ouest du pays, épargné jusqu’à présent. Il sait aussi, comme Zelensky, que l’automne arrive dans deux mois. Il sera alors de plus en plus difficile de continuer les combats, de gagner du terrain.