Après la reconnaissance par Poutine de l’indépendance des deux provinces séparatistes de l’Ukraine, c’est le temps des sanctions. Dans l’après-midi d’hier, mardi 22 février, l’Union européenne a pris à l’unanimité un « train de sanctions qui aura des répercussions délétères sur la Russie ». Les pays européens se sont accordés pour sanctionner les individus et entités qui jouent un rôle pour saper l’intégrité de l’Ukraine. Le chef de la diplomatie européenne évoque des « décideurs politiques », « des individus qui œuvrent dans l’invasion et la déstabilisation de l’Ukraine », notamment les 351 députés de la Douma. Les sanctions décidées par l’UE visent aussi des banques qui financent les décideurs russes et les opérations en Ukraine. La Grande-Bretagne cible cinq banques et plusieurs personnalités.
Peu après 20 heures, le président Biden a parlé pendant dix minutes. Avant d’annoncer une première salve de sanctions-réactions, il a déclaré qu’à son avis, Poutine se prépare à aller beaucoup plus loin et que l’on assiste au début de l’invasion de l’Ukraine. Ses sanctions prises en coordination avec ses alliés ressemblent donc à celles décidées par l’UE : empêcher l’accès aux financements européens, bloquer la coopération avec les institutions financières, cibler les élites et les élus ,restreindre le commerce. Avec l’Allemagne, il va empêcher le Nord Stream 2 d’être mis en service. Il va également livrer du matériel militaire à l’Ukraine via la Lituanie. Mais pas question d’entrer en guerre. Comme l’UE, les Etats-Unis ne renoncent pas à la diplomatie mais préviennent que d’autres sanctions sont prêtes , Biden a prévenu que les sanctions auraient un coût pour les Américains , mais qu’il prendrait les mesures nécessaires.
Le sénat russe a autorisé l’envoi de troupes à l’étranger alors que des soldats russes sont déjà présents dans le Donbass tout comme les mercenaires de Wagner. Les combats sont plus violents que les jours précédents. Un soldat ukrainien a été tué et six blessés.