Une influence « démesurée » qui « nuit » à la santé publique. Voilà comment deux ONG spécialisées en santé qualifient, dans leur dernier rapport, la relation entre les laboratoires pharmaceutiques et les institutions européennes.
L’influence du lobby pharmaceutique dans les institutions européennes, que ce soit à la Commission européenne ou au Parlement européen, aurait été amplifiée lors de la pandémie de Covid-19. Et ce, non sans impact sur la santé des citoyens.
C’est en tout cas ce que pointent du doigt les associations Global Health Advocates (GHA) et StopAids dans leur rapport publié ce vendredi (20 janvier).
« Les intérêts privés ont exercé une influence démesurée sur les décideurs européens pendant la pandémie, ce qui a entraîné un manque de transparence sur les contrats de vaccins financés par des fonds publics », résume Rowan Dunn, coordinatrice du plaidoyer pour l’UE chez GHA, lors d’un entretien avec EURACTIV France.
Selon le rapport des deux ONG, face à l’urgence vaccinale, la Commission aurait cédé à certaines demandes des laboratoires pharmaceutiques dont le prix des vaccins, la transparence des contrats mais aussi la propriété intellectuelle. Or, « l’avantage de la propriété intellectuelle, c’est que les laboratoires pharmaceutiques ont le monopole et peuvent donc faire un maximum de profit », estime Marc Botenga.
Avant d’ajouter : « En laissant le contrôle des prix des doses aux laboratoires pharmaceutiques grâce à la propriété intellectuelle, il y a eu un hold-up sur notre sécurité sociale ».
Mais ce n’est pas tout. Le rapport accuse « l’influence démesurée » des Big Pharma sur la Commission européenne, d’avoir potentiellement entravé l’accès au vaccin aux populations des pays pauvres. « Avec les Big Pharma aux commandes, qui ont choisi de suivre leurs intérêts privés, l’accès aux vaccins pour les pays à faible revenu a probablement été refusé », avance James Cole, responsable du plaidoyer à StopAids.