La justice française a été saisie mi-mars d’un rapport accablant de l’Office européen de lutte anti-fraude (Olaf) de l’Union européenne (UE), que révèle Mediapart aujourd’hui. Le document vise en effet personnellement la candidate du Rassemblement national (RN), l’accusant d’avoir détourné l’argent public du parlement de Strasbourg quand elle y a siégé en tant que députée entre 2004 et 2017.
Au terme de son rapport long de 116 pages et siglé « sensible », l’Olaf préconise le remboursement par Marine Le Pen, à titre personnel, de la somme de 136 993,99 euros, correspondant à différents détournements de fonds imputés par l’organisme anti-fraude à la candidate d’extrême droite qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle. Outre Marine Le Pen, trois autres ex-députés européens — son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Alliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN —, ainsi que le groupe parlementaire d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL), sont directement mis en cause par l’Olaf. Le montant total des sommes réclamées s’élève exactement à 617 379,77 euros. Les conclusions du rapport de l’Olaf sont assassines pour Marine Le Pen et son clan, qui revendiquent pourtant depuis des années le vieux slogan maison : « Mains propres et tête haute ». La candidate ne cesse de promettre aux Français qu’ elle « leur rendra leur argent ».