C’est un rapport d’une dizaine de pages qui apporte un peu de clarté sur les agissements d’un groupe n’ayant aucune existence officielle et dont l’opacité est la marque de fabrique. En quelques années, Wagner est devenu la plus célèbre et la plus controversée société militaire privée. Un épouvantail pour les Occidentaux et un outil d’influence de la Russie, pour laquelle cette entité agit plus ou moins dans l’ombre.
Wagner a déployé ses hommes et posé ses pions en Ukraine, en Libye, en Syrie, à Madagascar, au Soudan, au Mozambique… Mais c’est sur deux pays phares de son implantation sur le continent africain, la Centrafrique et le Mali, que l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), dont le rapport a été publié mardi 30 août, a concentré son travail de collecte de données et d’analyse.
Le premier constat est accablant : aussi bien en Centrafrique qu’au Mali, les populations civiles sont les premières victimes des opérations du groupe. Entre le 1er janvier 2018, date du début des activités de Wagner à Bangui, et le 31 juillet 2022, 52 % des « événements de violence politique organisée » impliquant les paramilitaires russes ont ciblé des civils. Au Mali, le taux monte à 71 % sur une période allant du 1er décembre 2021 au 31 juillet 2022.
Des chiffres largement supérieurs à ceux mettant en cause les armées de ces deux pays et leurs insurgés respectifs, ceux-ci n’ayant pourtant jamais brillé par leur respect du droit humanitaire international.