Le professeur de droit et ancien président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, Yadh Ben Achour a considéré que le président de la République Kaïs Saïed a enfreint les dispositions de la constitution à plusieurs reprises. Pareil pour l’application de l’article 80 le 25 juillet 2021, selon l’académicien, il s’agit d’un coup d’Etat.
Intervenant sur les ondes de la radio Shems FM, Yadh Ben Achour a estimé qu’il n’y a pas de péril imminent menaçant la Nation ou la sécurité ou l’indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics. « De plus, l’article 80 exige de la présidence de la République d’informer le président de la Cour Constitutionnelle », a-t-il ajouté.
Pour ce qui est du gel de l’activité parlementaire, Yadh Ben Achour a rappelé que le même article dispose que l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) est considérée, durant cette période, en état de réunion permanente. « L’ARP continue donc son activité et débat de la situation mais le gel ne permet pas ceci. C’est pour cela qu’il s’agit d’un coup d’Etat », a expliqué Yadh Ben Achour.
D’un autre côté, le professeur de droit a considéré que vue la détérioration de la situation à l’ARP et de la scène politique en Tunisie a poussé les citoyens et citoyennes à célébrer les décisions de Kaïs Saïed. « Il faut se méfier de ces mesures car on pourrait se retrouver dans une nouvelle dictature encore pire que celle de Ben Ali », a-t-il poursuivi.
Enfin, le professeur de droit a considéré que le président de la République aurait dû opter pour le dialogue et la démocratie. Il applique des décisions par la force, selon Yadh Ben Achour.