L’histoire de « Yol » de Yilmaz Guney est essentiellement tissée autour de trois personnes : Seyit Ali, Mehmet Salih et Ömer, qui se font entraîner, chacun de leur côté, par les courants de la vie. Ils croyaient qu’une semaine suffirait à leur faire oublier le chagrin et l’humiliation de leur séjour en prison. La déception n’en sera que plus grande. Point de liberté à l’extérieur ! Leur lutte pour une meilleure vie doit continuer pour longtemps…
« YOL » s’efforce de dépeindre le paysage humain de la Turquie : l’oppression vécue par les gens du peuple et en particulier celle que subit la nation kurde. La place de la femme dans cette société. Les retombées effroyables d’une morale patriarcale…une œuvre qui a profondément marqué l’histoire du cinéma et demeure moderne, d’actualité. Une Palme d’or méritée pour ce film courageux qui est une dénonciation forte et sans équivoque de l’étouffement de la dictature militaire et des traditions religieuses en Turquie.
Malgré le constat très pessimiste qui ressort à la fin du film, c’est aussi une déclaration d’amour au peuple turc et à la Turquie et une œuvre fascinante réalisée de sa prison par le réalisateur, qui attira l’œil du monde entier sur les violations des droits des prisonniers politiques sous la dictature turque. Un film profondément politique, pessimiste et émouvant servi par une mise en scène, une direction d’acteur, une musique et un montage de grande qualité. Une date dans l’histoire du 7ème art.