Environ 2 millions de touristes étaient cet été au Liban, et les lieux branchés de Beyrouth sont bondés. Ils auront dépensé 9 milliards de dollars. Pas suffisant pour redresser l’économie de ce pays ou une famille sur deux est confrontée à une grande pauvreté.
Les vacanciers, observent The Economist et le magazine Challenges, déboursent souvent plus de 450 dollars pour une chambre d’hôtel, 100 dollars pour des assiettes de poisson grillé. Les cartes journalières pour les clubs de plage peuvent coûter 25 % du salaire minimum mensuel des locaux, mais ces établissements sont bondés. Les réservations dans les lieux branchés sont prises d’assaut.
Pour un déjeuner au bord de la plage, la facture s’élève à 765.000 lires, soit 196 dollars au taux de subvention alimentaire, mais seulement 39 dollars au cours de change de la rue. Et ce alors que la moitié des familles libanaises n’ont pas les moyens de manger suffisamment, et encore moins de prendre des vacances.
Le tourisme, note Challenges, est l’un des rares secteurs créateurs d’emplois. Les visiteurs dépenseront 9 milliards de dollars cette année, soit une somme égale à 41 % du PIB ratatiné du Liban.
Alors que la diaspora a cessé de déposer son argent dans les banques insolvables du Liban, les envois de fonds représentent désormais le chiffre stupéfiant de 38 % du PIB. C’est suffisant pour faire avancer le pays. Mais ces flux ne soutiennent que peu d’investissements publics ou privés. Au lieu de cela, ils reviennent directement, finançant la consommation dans une économie qui dépend encore fortement des importations.