Le fait que Joe Biden se trompe d’époque et en fournit la preuve en voulant sanctionner l’Arabie Saoudite qui a choisi de défendre ses propres intérêts plutôt que s’aligner sur Washington ne signifie en aucun cas un soutien à la Russie, une approbation de l’action de son président. Vladimir Poutine n’est sûrement pas fou, mais son invasion de l’Ukraine, le 24 février, constitue une folie.
Depuis qu’il est arrivé au pouvoir au début de ce siècle, il réécrit l’histoire, inverse réalités et responsabilités et finit par y croire et , plus grave et conséquent, à persuader le peuple russe qu’il prive de liberté, que sa vision erronée est la bonne.
Le monde de Poutine, comme celui de Xi Jinping, n’est pas un monde libre où tous peuvent s’exprimer, mais celui où des autocrates imposent leur volonté. Corruption, répression… l’essentiel est de garder le pouvoir.
L’Ukraine et Zelensky ne sont pas sans reproche, mais jamais, ils n’ont menacé la Russie. L’Otan non plus et, si, effectivement l’Alliance atlantique s’est rapprochée de Moscou, c’est la Russie qui a déchiré les traités signés garantissant l’intégrité de l’Ukraine. La menace existentielle brandie par Poutine est un mensonge.
Et il n’est qu’à bien regarder le comportement de la Russie en Afrique pour comprendre qu’il s’agit d’un autre mensonge. Moscou n’aide pas le Mali ou la Centrafrique à prospérer mais seulement des dirigeants égoïstes et incompétents à garder leur pouvoir. Une autre forme de colonialisme. La Chine, elle, « manipule » des Etats africains ou asiatiques en promettant un argent facile…
L’Amérique n’est pas exemplaire, elle doit changer, mais les Américains, malheureusement excessivement divisés depuis la présidence de Trump, savent toujours ce que veut dire « liberté », démocratie, élections libres.
Bien sûr, le monde aspire à un nouvel ordre plus juste, plus équilibré, à de relations d’égal à égal. Il est cependant trop simple et réducteur pour un pays, pour des dirigeants, de faire porter à l’Amérique, aux Occidentaux tout le poids de ce qui ne va pas dans leur propre pays.
Que ce soit clair : en Ukraine, le coupable n’a qu’un nom, Vladimir Poutine. Son fantasme est de se voir reconnu comme le dirigeant visionnaire qui a redonné sa grandeur à « sa » Russie. S’il persiste, on ne se souviendra, au mieux, que d’un criminel de guerre.