Ons Jabeur a gagné le Tournoi de Birmingham. C’est une victoire historique qui récompense les efforts d’une grande sportive ; une sportive qui a toujours fait preuve d’une persévérance exemplaire sans jamais douter de sa capacité d’y parvenir un jour. Ce jour attendu est est arrivé, et c’est un jour de gloire pour la petite tunisienne rondelette mais qui a le cœur d’une lionne, et dont la présence sur les courts de tennis, qu’ils soient verts ou couleur brique, n’a rien à envier aux plus grandes championnes du monde.
Ons Jabeur est désormais une grande championne mondiale. C’est une fierté pour les femmes tunisiennes et pour toute la jeunesse de ce pays. C’est l’exemple à suivre. Celui de l’ambition et de la volonté. Celui, surtout, du travail. Car, faut-il le rappeler, ce succès historique, et avant cela déjà son classement parmi les meilleures tenniswomen du monde, n’est pas venu de rien. Ons s’entraîne dur, s’astreint à une stricte discipline dans sa vie quotidienne qu’elle paie d’ailleurs d’une dure privation. Elle accepte les âpres contraintes de vivre loin des siens, de ses amis et de son pays.
Et à la fin: cette belle récompense qui vient couronner une saison d’enfer pendant laquelle notre championne a sillonné le monde, vécu souffrances et déceptions. A la fin, elle offre à son pays, la petite Tunisie, ce grand trophée. Et c’est d’autant plus heureux que ce merveilleux succès intervient à un moment où le pays est confronté à de graves difficultés économiques et politiques, mais aussi sanitaires, avec ce que tout cela implique comme doute et pessimisme qui règnent et pèsent comme un lourd couvercle.
On aimerait dire que notre Ons Jabeur nationale est notre rayon de soleil, mais l’expression serait malvenue dans cette canicule écrasante. Disons alors que c’est notre lueur d’espoir dans cette ambiance morose et grisâtre que nous impose la médiocrité de nos responsables politiques aidée par une pandémie qui refuse de s’en aller, semant la mort et causant l’isolement de régions entières.
Ons Jabeur, c’est tout simplement la Tunisie qui gagne.
Kbaïer Zoghlami