Les Chypriotes votent ce dimanche pour élire leur président, préoccupés par les scandales de corruption et l’inflation galopante, plus que par la réunification de l’île méditerranéenne divisée depuis près d’un demi-siècle.
Quatorze candidats, dont trois font la course en tête, se présentent face à 560.000 électeurs chypriotes-grecs pour succéder au président de droite Nicos Anastasiades.
Selon les sondages, aucun candidat ne serait en mesure de remporter la majorité absolue. Un second tour serait alors organisé le 12 février.
Membre de l’Union européenne depuis 2004, Chypre est divisée depuis l’invasion par la Turquie en 1974 du tiers nord de l’île, en réponse à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce.
Le gouvernement chypriote-grec n’exerce son autorité que sur la partie sud de l’île, séparée par une zone démilitarisée sous contrôle de l’ONU, appelée Ligne verte, de la République turque de Chypre-Nord (RTCN), autoproclamée et reconnue seulement par la Turquie, où vivent les Chypriotes-turcs.
Premier défi pour le prochain dirigeant: l’inflation, qui a atteint 10,9 % en 2022. Malgré un ralentissement en janvier, à 7,1 %, la hausse des prix, notamment de l’énergie et de la nourriture, reste en tête des préoccupations et le pays a connu fin janvier une grève générale.
La lutte contre la corruption a dominé aussi le débat électoral, notamment après le scandale des « passeports en or ». Ce programme d’octroi de passeports contre des investissements sur l’île a dû être annulé en raison d’allégations de corruption, entachant l’image du gouvernement de M. Anastasiades.