MAROC-ESPAGNE – L’enclave de Ceuta a entamé vendredi l’expulsion vers le Maroc de quelque 800 migrants mineurs non accompagnés, mais, samedi, au moins 60 d’entre eux se sont évadés du centre où ils étaient accueillis. Le retour des mineurs a été convenu sur la base de l’accord signé en 2007 entre l’Espagne et le Maroc « sur la coopération en matière de prévention de l’immigration clandestine des mineurs non accompagnés, de leur protection et de leur retour concerté ». Les mineurs « vulnérables », c’est-à-dire ceux qui ont affirmé avoir été victimes d’actes de violence et de traitements dégradants au Maroc avant de fuir pour Ceuta, ne sont pas concernés par ce rapatriement. Une fois rapatriés, les mineurs sont emmenés dans un centre construit à Martil (Tétouan), où devraient se dérouler les regroupements familiaux.
LIBAN – Au moins 28 personnes ont été tuées et des dizaines blessées par l’explosion dans la nuit d’une citerne d’essence dans un village du nord du Liban, où des résidents se battaient pour s’approvisionner en carburant, en pénurie dans un pays en plein effondrement. L’armée a indiqué dans un communiqué dimanche, qu’une citerne de carburant qu’elle « avait été confisquée pour distribuer (son contenu) aux citoyens » a explosé peu avant 02H00 locales (23H00 GMT) dans la région du Akkar, dans l’extrême nord du pays, faisant état de militaires parmi les dizaines de blessés. L’ancien Premier ministre Saad Hariri a comparé l’explosion à celle qui a ravagé le port de Beyrouth il y a un an, tuant plus de 200 personnes et détruisant des pans entiers de la capitale. « Le massacre du Akkar n’est pas différent du massacre du port », a-t-il écrit sur Twitter. « Si ce pays respectait son peuple, ses responsables démissionneraient, du président jusqu’à la toute dernière personne responsable de cette négligence », a-t-il ajouté. Selon des correspondants de l’AFP, des soldats déployés en masse aux stations-service ont imposé en début d’après-midi l’ouverture de plusieurs d’entre elles au nord de Beyrouth et ailleurs. L’armée a dit avoir saisi plus de 78 000 litres d’essence stockés dans deux stations-service ainsi que 57 000 litres de diesel dans une troisième dans l’est du pays.
CÔTE D’IVOIRE – Un cas de virus Ebola a été détecté « sur une jeune fille âgée de 18 ans de nationalité guinéenne », a déclaré samedi à la télévision nationale le ministre de la santé Pierre Dimba. Selon lui, la personne contaminée avait quitté la ville de Labé, en Guinée, par la route et « est arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août », avant d’être prise en charge à Abidjan. L’OMS juge « extrêmement préoccupant » ce cas. « Aucun élément ne montre que le cas détecté en Côte d’Ivoire est lié à la récente flambée épidémique qui a touché la Guinée », estime cependant l’organisation dans un communiqué, où elle a également confirmé l’acheminement de 5 000 doses du vaccin anti-Ebola en Côte d’Ivoire. C’est le premier cas confirmé depuis 1994 dans ce pays voisin de la Guinée, elle-même durement touchée de 2013 à 2016, et où le virus est réapparu en 2021. La fin de l’épidémie avait été proclamée le 19 juin.
SOUDAN-CPI – Le Soudan et la Cour pénale internationale (CPI) ont signé jeudi 12 août à Khartoum un accord de coopération qui pourrait ouvrir la voie à la remise du président déchu Omar el-Béchir et de ses collaborateurs à ce tribunal. Selon Karim Khan, le procureur général de la CPI, ce nouveau protocole d’accord signé avec le gouvernement soudanais devrait inclure toute les personnes contre lesquelles des mandats d’arrêts ont été émis par la CPI. Mais il reste encore au sein de l’appareil d’État de nombreuses réticences à aplanir avant qu’el-Béchir soit livré à la justice internationale. Le Conseil souverain intérimaire doit donner son approbation mais aucune date n’a été fixée pour sa réunion et le sujet suscite de nombreuses réactions . L’armée reste réticente. Une partie de la population vit cette décision comme une humiliation du Soudan et exige que l’ancien chef d’État soit jugé devant la justice soudanaise. Pour le mouvement islamique, le référent idéologique du Parti du congrès national déchu, cette décision est un « coup contre la justice soudanaise » et une « soumission d’un gouvernement agent à des organisations suspectes ».
MALAISIE – Depuis quelques semaines, les manifestations se multiplient contre le Premier ministre Muhyiddin Yassin. Les manifestants, surtout des jeunes, lui reprochent de multiplier les manœuvres politiques pour se maintenir en poste, plutôt que de prendre à bras-le-corps la crise sanitaire. « Le gouvernement en échec », pouvait-on lire sur plusieurs pancartes. Muhyiddin Yassin a été nommé Premier ministre à la surprise générale, en mars 2020, quelques jours avant le premier confinement. Il est confronté, à la fois, à une forte hostilité de la part des partis d’opposition mais aussi à celle de certains membres de son groupe. Les tentatives de renversement se sont multipliées. Muhyiddin Yassin a finalement décidé de présenter sa démission demain au roi Al-Sultan Abdullah à qui il reviendra de l’accepter ou non. Son grand rival, l’ex-ministre et chef de l’opposition Anwar Ibrahim, avait alors estimé que le gouvernement avait «perdu toute légitimité» et ne disposait plus d’une majorité au parlement. La nécessité de nouvelles élections semble faire consensus, mais en organiser alors que le pays fait face à la pire vague de coronavirus est inenvisageable.
DAUPHINS – Une équipe de biologistes d’Hawaï, qui vient de découvrir une nouvelle souche jusqu’alors inconnue du morbillivirus des cétacés, un agent pathogène qui peut causer des infections mortelles aux mammifères marins, redoute une épidémie mondiale. Le virus, rapporte la revue Nature Scientific Reports, a été détecté chez un dauphin de Fraser, aussi appelé Lagenodelphis hosei, une espèce dépeinte comme très sociable et interagissant étroitement avec d’autres dauphins et baleines dans les eaux du Pacifique. Ce qui pourrait rendre la propagation de la maladie à des congénères ou d’autres espèces encore plus rapide, rapportent les chercheurs dans un communiqué. Le dauphin en question s’est échoué en 2018 au large des côtes de Maui. Les chercheurs ont étudié sa dépouille deux ans durant, avec quelques surprises à la clé. Car si le corps de l’animal paraissait en bonne santé, ses organes et ses cellules présentaient des signes de maladie dont la raison coupable est cette « souche nouvelle et très divergente de morbillivirus ». Pour contenir la maladie, une campagne de vaccination des cétacés des eaux locales.
INSOLITE – Un allemand de 84 ans possédait dans son sous-sol une impressionnante collection d’artillerie datant de la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux, un char Panther en parfait état ! C’est en 2015 que la police a fait cette découverte en perquisitionnant la maison du collectionneur. Auto Plus indique qu’elle a trouvé un canon anti-aérien, une torpille et pléthore de souvenirs nazis. L’homme a été mis en examen et un procès a eu lieu pour déterminer si le retraité avait enfreint la loi allemande sur le contrôle des armes de guerre. L’avocat de la défense a défendu le fait qu’ il s’agissait plus de pièces de musée que d’armes de guerre. Cependant, bien que bon nombre d’objets aient été mis hors-service, certains étaient encore en parfait état de fonctionnement. Le tank a d’ailleurs déjà été vu par des voisins servait à déneiger la propriété du vieil homme… Le collectionneur a écopé de 250 000 € d’amende et de 14 mois de prison avec sursis. Il est aussi tenu de vendre ou de faire don du char Panther et de son canon antiaérien dans les deux ans. Un musée américain s’est déjà montré intéressé par le tank.
POLOGNE – Le président Andrzej Duda a approuvé samedi la loi qui va considérablement limiter les possibilités de demandes de restitution de biens confisqués en Pologne après la Seconde Guerre mondiale car elle impose un délai de prescription de trente ans. Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a dénoncé une loi « antisémite » et a rappelé le chargé d’affaires de l’ambassade d’Israël à Varsovie. « Ce soir, la Pologne est devenue un pays antidémocratique qui n’honore pas la plus grande tragédie de l’histoire humaine », a-t-il déclaré. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est pour sa part dit « profondément inquiet ». « Tant que je serai Premier ministre, la Pologne ne paiera certainement pas pour les crimes allemands, pas un zloty, pas un euro, pas un dollar », avait déjà déclaré à la presse le Premier ministre Mateusz Morawiecki en juin dernier. Varsovie n’a jamais reconnu son implication dans l’extermination des juifs polonais pendant l’occupation allemande. Six millions de Polonais, dont une moitié de juifs, ont été tués pendant la Seconde Guerre mondiale en Pologne. Les survivants de la Shoah, spoliés une première fois par les nazis, se sont pour beaucoup vu confisquer leurs logements ou leurs magasins ou une seconde fois par le régime communiste polonais d’après-guerre.
HONG KONG – Le Front des droits civils humains (CHRF), une coalition en faveur de la démocratie, a annoncé dimanche 15 août son auto-dissolution. Il invoque la répression contre la contestation dans le territoire chinois semi-autonome. « La société civile fait face à des défis d’une difficulté sans précédent », a expliqué le mouvement dans un communiqué. Fondé en 2002 et prônant la non-violence, le CHRF est à l’origine de nombreuses manifestations de masse, dont celles de 2019 qui avaient parfois rassemblé plus d’un million de personnes. La plupart de ses leaders sont en prison. Une trentaine d’autres organisations de la société civile se sont déjà auto-dissoutes par crainte de la répression, selon un décompte tenu à jour par l’AFP. Le 10 août, le plus grand syndicat de Hong Kong, le Syndicat des enseignants professionnels (PTU), fort de 95 000 membres et qui avait également joué un rôle important dans le mouvement prodémocratie, s’était notamment sabordé. Quelques jours plus tôt, des médias d’État chinois avaient publié des articles sur ce syndicat, le qualifiant de « tumeur maligne qu’il faut enlever ».
NICARAGUA – Déjà contraint de suspendre son édition imprimée faute de papier, le journal La Prensa voit sa publication de nouveau entravée, la police ayant investi, vendredi 13 août, ses locaux. Dans un communiqué, la police nationale a affirmé que les dirigeants du journal faisaient l’objet d’une enquête pour « fraude douanière et blanchiment d’actifs ». L’électricité et l’accès à Internet ont été coupés et les personnes présentes à l’intérieur du bâtiment se sont vu interdire d’utiliser leur téléphone mobile. La Prensa, quotidien national fondé il y a quatre-vingt-quinze ans, ne ménage pas ses critiques à l’égard du pouvoir. Selon le syndicat de la presse, au moins 20 médias indépendants ont disparu sous le gouvernement Ortega, au pouvoir depuis 2007, à la suite de confiscations de matériel ou de fermetures forcées.
AFGHANISTAN – Hier samedi, le président Ashraf Ghani promettait la « remobilisation » de l’armée et envisageait une « solution politique pour préserver la paix et la stabilité ». Aujourd’hui, il a quitté le pays, selon Abdullah Abdullah, le chef des négociateurs et du haut conseil pour la réconciliation nationale. Le ministre de l’Intérieur annonce un transfert pacifique du pouvoir. Les talibans ont gagné et se veulent modérés: les habitants qui le désirent peuvent quitter la ville où leurs hommes n’entreront pas armés… Des tirs ont cependant été entendus dans divers points de la capitale. Des discussions ont lieu à Doha…
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que le personnel de l’ambassade des Etats-Unis était en route pour l’aéroport. D’autres pays, comme l’Allemagne, l’Italie et le Canada, ont annoncé la fermeture de leur ambassade et-ou l’évacuation du personnel diplomatique. La Russie n’a en revanche pas jugé utile d’évacuer son ambassade pour le moment, selon l’agence Tass. À Londres, le Parlement doit se réunir demain lundi pour examiner la situation en Afghanistan. A Washington, le président Biden défend son choix du retrait: « Une année ou cinq années de plus de présence militaire américaine n’auraient fait aucune différence, quand l’armée afghane ne peut ou ne veut pas défendre son propre pays ». Dans sa vallée du Panshir, Ahmad Massoud est prêt à parler aux talibans, pas à se rendre…
HAÏTI – L’île cherche des survivants et compte ses morts. En milieu de journée (heure de Tunis), le bilan s’élevait à 724 morts et 2 800 blessés. L’état d’urgence a été déclaré pour un mois dans les quatre départements affectés par la catastrophe. Le séisme s’est produit à 8h29, heure locale, à 12 km de la ville de Saint-Louis-du-Sud, située à quelque 160 km de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, selon les données de l’Institut américain de géophysique. La longue secousse a été ressentie sur l’ensemble du pays. Les promesses d’aide internationale n’ont pas tardé à affluer, en provenance notamment des Caraïbes et d’Amérique latine. La République dominicaine, voisine des Haïtiens sur la même île, a annoncé l’envoi de 10 000 rations d’urgence et d’équipements médicaux. Le Mexique, le Pérou, l’Argentine, le Chili et le Venezuela ont également proposé leur aide, tout comme l’Equateur qui dépêche une équipe de 34 sapeurs-pompiers pour participer aux recherches. Les 253 médecins cubains, présents en Haïti pour coopérer dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, ont commencé à adapter un hôpital de Port-au-Prince pour recevoir des blessés. Le président américain, Joe Biden, a fait part samedi sur Twitter de sa « tristesse » et offert l’assistance « immédiate » des Etats-Unis. Le pape François a exprimé sa « solidarité » et appelé la communauté internationale à venir en aide aux Haïtiens. Par ailleurs, la joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka, dont le père est Haïtien, va offrir la totalité des gains qu’elle percevra lors d’un prochain tournoi aux victimes du séisme. «
Le séisme de janvier 2012 avait causé la mort de 200 000 personnes et fait 300 000 blessés.
ALGÉRIE – Dix-neuf feux restent actifs dimanche dans plusieurs régions du nord de l’Algérie, où les gigantesques incendies ayant fait au moins 90 morts sont toutefois en régression, notamment à Tizi-Ouzou où il ne reste que deux incendies à maîtriser, ont indiqué les autorités. Au total, ces dernières 24 heures, les unités de la protection civile ont réussi à éteindre 33 incendies dans 12 préfectures, dont 17 dans le seul secteur de Tizi-Ouzou, d’après la même source. Pour combattre les flammes, l’armée a mobilisé cinq hélicoptères russes Mi-26 en plus de trois hélicoptères bombardiers d’eau de la protection civile algérienne. Les autorités algériennes ont aussi pu compter sur le renfort de deux bombardiers d’eau français, mis à disposition via l’Union européenne. Ces deux appareils ont regagné Nîmes ce dimanche, après avoir effectué « 250 largages en 72 heures », principalement dans les régions de Tizi-Ouzou et Bejaïa. L’Espagne va poursuivre l’appui aérien dans le cadre de ce mécanisme européen, a précisé la sécurité civile française sur son compte Twitter.
GRANDE-BRETAGNE – Au Labour, une figure particulièrement symbolique vient de prendre la porte. Ken Loach, connu pour son engagement à gauche, a annoncé samedi avoir été exclu du Parti travailliste. Le cinéaste britannique dénonce une « chasse aux sorcières » au sein du principal mouvement d’opposition au Royaume-Uni, en proie à de vives divisions entre direction centriste et aile gauche. « La direction du Labour a fini par décider que je ne suis pas apte à être membre de leur parti car je ne veux pas désavouer ceux qui ont déjà été exclus », a écrit le réalisateur de 85 ans sur Twitter. Le cinéaste lauréat de la Palme d’or à Cannes en 2006 pour Le vent se lève, était proche de la direction précédente du parti menée par le très à gauche Jeremy Corbin, qui a attiré un grand nombre de jeunes militants mais n’a pas réussi à mener son mouvement à la victoire. Après la défaite historique subie par le parti aux législatives de 2019, ce dernier a été remplacé par le centriste Keir Starmer. Après un rapport accablant dénonçant le « manque de volonté » de la direction du parti de s’attaquer à l’antisémitisme dans ses rangs, Keir Starmer a suspendu son prédécesseur, qui en remettait en cause certaines conclusions, puis l’a exclu du groupe parlementaire.
FOOTBALL – Gerd Müller, légendaire attaquant de l’équipe d’Allemagne et du Bayern Munich dans les années 1960 et 1970, est mort à l’âge de 75 ans, dimanche 15 août. Une minute de silence a été observée dimanche en son honneur avant le match de Bundesliga entre Mayence et Leipzig, comptant pour la première journée du championnat. Champion du monde 1974, champion d’Europe 1972, en marquant à chaque fois en finale, Müller détenait quelques-uns des principaux records du football allemand.Auteur de 365 buts en Bundesliga tout au long de sa carrière avec le Bayern, il avait surtout marqué 68 fois en 62 matchs sous le maillot de la RFA, dont le dernier pour offrir le sacre à l’Allemagne en Coupe du monde en 1974 en finale contre les Pays-Bas (2-1) à l’Olympiastadion (stade olympique), de Munich. Ballon d’Or en 1970, « Der Bomber », comme il était surnommé, avait également décroché en club trois Coupes d’Europe des clubs champions, une Coupe des coupes, quatre titres de champion d’Allemagne et quatre Coupes d’Allemagne. Après sa retraite sportive, en 1981, il avait sombré dans l’alcool et la dépression. A l’occasion de son 75e anniversaire, le 3 novembre 2020, son épouse, Uschi, avait donné une émouvante interview au quotidien Bild, décrivant la « lente glissade vers l’au-delà » de son époux, atteint de la maladie d’Alzheimer. « Il est presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre au lit, il n’a plus que de rares moments d’éveil », affirmait-elle. « Parfois, il arrive à faire oui ou non en bougeant un cil (…) il est calme et paisible, je crois qu’il ne souffre pas. »