Algérie, 1959. Les opérations militaires s’intensifient. Dans les hautes montagnes Kabyles, Terrien, un lieutenant idéaliste, prend le commandement d’une section de l’armée française. Il y rencontre le sergent Dougnac, un militaire désabusé. Leurs différences et la dure réalité du terrain vont vite mettre à l’épreuve les deux hommes. Perdus dans une guerre qui ne dit pas son nom, ils vont découvrir qu’ils n’ont comme pire ennemi qu’eux-mêmes.
Sur un fond proche du western, Florent Emilio Siri réussit à allier l’histoire de France à un récit dramatique humain au cœur de la guerre d’Algérie, évoquant les atrocités de ce conflit et les exactions commises par l’armée française. Le sujet est délicat et Florent Emilio Siri enchaîne les séquences fortes (le scénario ne s’inspire que de faits réels) et nous en met plein les yeux à l’aide d’images splendides et de scènes d’action aussi maîtrisées que percutantes (le travail sur le son est ultra soigné). Mais le plus fort dans cet excellent métrage reste les compositions monstrueuses des charismatiques Benoît Magimel et Albert Dupontel qui, en plus de combattre l’ennemi, combatte le fou qui se cache en eux, ce qui a pour effet d’apporter une dimension humaine et psychologique particulièrement intense et juste à cet Ennemi Intime. Et même si le film est américanisé, il reste une œuvre violente, émouvante et humaine sur un sujet plus que tabou : la guerre d’Algérie.