Khamenei fait des déclarations à la Trump. Ou l’inverse. Des mots forts, des menaces, mais rien de vraiment concret, décisif . A l’exigence américaine d’une « capitulation sans condition », le Guide suprême répond « ni guerre ni paix imposées » et menace de « dégâts irréparables » en cas d’intervention américaine.
Rien de nouveau donc dans ce message vidéo de l’ayatollah qui a avait déjà promis le pire aux agresseurs de son pays, sinon la confirmation de la faiblesse iranienne. Téhéran n’a pas les moyens de faire face à la force israélienne et encore moins à l’armada de Trump prête à faire feu… Et Khamenei a tort quand il affiche la détermination, l’unité de la nation iranienne, du peuple iranien. Non, la grande majorité des Iraniennes et des Iraniens ne soutiennent pas le régime et souhaitent, au contraire, s’en débarrasser.
*Depuis près de trois ans, le mouvement « Femme, vie, liberté » a prouvé la réalité d’une volonté de changement sociétal, d’une libéralisation. Mais aussi le fait que l’opposition politique très divisée entre monarchistes, démocrates, marxistes et autres ne pèse pas d’un poids suffisant pour s’imposer si le régime chute et unit le pays. Il n’existe pas aujourd’hui de solution de rechange.
Personne ne pleurerait les mollahs qui, depuis 46 ans, tuent, martyrisent et emprisonnent. Qui ont ruiné le pays et en ont fait un des plus corrompus du monde. Mais, plus que la liberté, une chute du régime provoquée par l’étranger ne risque-t-elle pas d’entraîner affrontements et chaos.
Alors qu’Irak, la Libye, l’Afghanistan ont montré la voie à ne pas suivre, il semblerait que Netanyahou et Trump – qui a initié le désengagement d’Afghanistan sans souci du lendemain- n’ont aucune vision politique. Aux Iraniens « libérés » de se débrouiller… Peut-on, dans une telle incertitude, être d’accord avec le chancelier allemand Merz qui approuve le « sale boulot qu’Israël fait pour nous tous ».
Cette situation délicate et périlleuse, ce nouvel état du monde font regretter le temps où l’ONU pouvait être efficace. Se souvient-on de l’article 1 de sa Charte ?