La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a débouté ce mardi l’ex candidat à la présidentielle 2022 Éric Zemmour et validé sa condamnation par la justice française pour provocation à la discrimination et haine religieuse envers la communauté musulmane, après des propos tenus sur France 5 en 2016.
«La Cour considère que l’ingérence dans l’exercice par le requérant de son droit à la liberté d’expression était nécessaire dans une société démocratique afin de protéger les droits d’autrui», explique la CEDH. Celle-ci estime que les juridictions françaises n’ont donc pas violé la liberté d’expression du candidat à la dernière élection présidentielle.
L’essayiste et ancien journaliste du Figaro avait tenu ces propos le 16 septembre 2016, dans l’émission «C à vous» diffusée en direct à 19h sur France 5 dans le cadre de la promotion de son livre intitulé Un quinquennat pour rien. Il avait notamment estimé qu’il fallait donner aux musulmans «le choix entre l’islam et la France» et que la France vivait «depuis 30 ans une invasion», affirmant que «dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées» se jouait une «lutte pour islamiser un territoire», «un jihad».
Il avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Paris à 5000 euros d’amende pour «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une religion». La peine avait été réduite à 3000 euros en appel. La Cour de cassation avait ensuite rejeté son pourvoi.