La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné ce jeudi 4 avril 2024 la France pour les conditions de vie « pas compatibles avec le respect de la dignité humaine » des harkis dans les camps d’accueil où ils ont passé des années après leur retour d’Algérie dans les années 1960 et 1970.
La CEDH estime que la France a violé l’interdiction de soumettre ses ressortissants à des traitements inhumains ou dégradants des requérants, et leur droit au respect de la vie privée et de la correspondance. Elle considère à ce titre que les montants des réparations accordées par les juridictions internes françaises ont été insuffisants.
Près de soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie, en septembre 2021, Emmanuel Macron, a demandé « pardon au nom de la France » à ces anciens supplétifs de l’armée française et là leur famille. « Après la guerre d’Algérie, la France a manqué à ses devoirs envers les harkis, leurs femmes, leurs enfants », avait-il déclaré. Cette communauté, forte de plusieurs centaines de milliers de personnes, rejetée par Alger, a eu toutes les difficultés à s’intégrer en France.
Les cinq requérants sont des ressortissants français nés entre 1957 et 1969, enfants de harkis, les auxiliaires d’origine algérienne ayant combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962).