-Amal Guermazi, pouvez-vous vous présenter assez brièvement à ceux de nos lecteurs et de nos lectrices qui ne vous connaissent pas encore ?
Je suis Amal Guermazi, tunisienne. Je suis musicologue, docteure en Musique et Musicologie de Sorbonne Université, et chercheure invitée à l’Université de l’Arizona (USA). Je suis également cheffe d’orchestre et violoniste primée. Spécialiste de musique arabe, j’œuvre à valoriser ce riche patrimoine sur la scène internationale, le moderniser et le faire connaitre au public occidental.
-Vous venez de prendre part à la rédaction du premier numéro de « Musurgia ». Pourriez- vous nous en dire plus ?
Musurgia est une revue scientifique qui, sous l’égide de la Société Française d’Analyse Musicale, publie sur des sujets d’analyse et, ou de théorie musicale. J’ai eu le plaisir d’y contribuer avec un papier scientifique intitulé “la musique de films révélatrice d’engagement” à travers l’exemple du film “Le Destin” de Youssef Chahine. En général, j’ai beaucoup d’admiration pour les artistes qui transcendent la réalité et arrivent à traiter des sujets les plus brulants et les plus sérieux avec beaucoup de joie, de vie, de musique et de danse. C’est exactement ce que le réalisateur Youssef Chahine a réussi à faire, il en a même fait sa marque de fabrique singulière : pour esquiver la censure, il dissimule ses messages engages derrière un faux semblant de divertissement.
-Que représente pour vous la musique ?
La musique c’est ma passion depuis toujours, et j’ai beaucoup de chance d’avoir pu faire de ma passion mon métier. La musique et l’art sont le prisme à travers lequel je regarde le monde. Que ça soit sur le plan académique ou artistique, c’est ce qui me permet de m’exprimer, partager ma vision des choses et valoriser ce riche patrimoine arabe que je porte en moi là où je vais. Les arts en général et la musique en particulier sont pour moi le meilleur moyen pour faire rayonner sa culture dans ce vaste monde.