Le site britannique Middel East Eye a révélé que l’Arabie Saoudite a eu recours au programme israélien «Pegasus» pour espionner le président du Parlement tunisien, et d’Ennahda, Rachid Ghannouchi.
Le rapport, traduit par Arabi21 a dévoilé que le numéro de téléphone de Ghannouchi a été trouvé dans une liste de 50 000 numéros de téléphone obtenus par un groupe d’organisations internationales et de journaux qui ont coopéré à l’enquête sur les victimes de « pégases » et ses agents.
Le rapport ajoute que Forbidden stores qui a participé à l’enquête, a informé Ghannouchi il y a deux semaines que son numéro de téléphone principal figurait sur la liste des cibles de Pegasus.
Forbidden stores a déclaré à Middle East Eye que le téléphone de Ghannouchi avait été choisi pour être surveillé par quelqu’un en Arabie saoudite en 2019.
Il n’est pas encore confirmé si « Pegasus » a infiltré avec succès le téléphone de Ghannouchi, mais l’inclusion du téléphone d’un homme politique tunisien de cette importance dans la liste de ciblage donne crédit à la thèse d’un rôle saoudo-israélien dans le coup d’État mené par le président tunisien Kaïs Saied, selon Arabi 21.
Le rapport de Middle East Eye indique que tous les téléphones de Forbidden Stories n’ont pas été infiltrés avec succès, tandis qu’Amnesty International n’a pas encore analysé le téléphone de Ghannouchi dans son propre laboratoire le mieux à même pour déterminer s’il a été effectivement infiltré.
Selon le site britannique, le même client saoudien de la société israélienne qui a développé le programme NSO a visé de hauts responsables en Turquie, aux Émirats arabes unis et au Liban, ainsi que de nombreux opposants à la monarchie saoudienne, ce qui indique une implication directe des cercles de prise de décision à Riyad.
Réaction de Ghannouchi
Dand un commentaire qu’il a fait sur le site Web britannique, Ghannouchi a déclaré: « Je suis consterné qu’un pays frère ait pris pour cible le président d’un parlement démocratiquement élu d’un pays souverain ».
« C’est totalement inacceptable et j’appelle les services de sécurité tunisiens à enquêter pleinement sur cette affaire », a-t-il ajouté.
Il est à rappeler que Pegasus dont l’existence a été révélée par plusieurs médias utilise un logiciel espion créé par la société israélienne NSO Group par de nombreux régimes pour surveiller des journalistes, des opposants politiques et des militants des droits de l’homme.Parmi les pays qui utiliseraient ce logiciel figurent l’Espagne, l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, les Émirats Arabes unis, le Maroc…