Le Programme alimentaire mondial (PAM) a dressé un tableau dévastateur de la situation humanitaire causée par la guerre dans la bande de Gaza. « Les gens sont à peine capables de prendre un repas par jour. Les options alimentaires se limitent aux conserves, lorsqu’elles sont disponibles. Le pain est un véritable luxe« , déplore ainsi Abeer Etefa, porte-parole de l’organe des Nations unies pour la région du Moyen-Orient.
Avec quasiment plus d’eau, plus d’électricité, très peu de nourriture et des stocks de médicaments presque vides, le petit territoire n’a reçu que 1139 camions d’aide, dont 447 transportant des denrées alimentaires, depuis l’Egypte, selon l’ONU. Cela ne couvre que «7% des besoins caloriques minimums quotidiens de la population», estime le Programme alimentaire mondial (PAM). Les rares gros sacs de farine se vendent désormais à prix d’or, jusqu’à 180 euros.
Il reste encore 2000 tonnes de blé à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) ce qui représenterait d’après elle 370 tonnes de farine, soit cinq ou six jours d’approvisionnement avant l’épuisement total des stocks.
« Gaza risque de sombrer dans l’enfer de la faim en l’absence de carburant et d’une augmentation rapide de l’approvisionnement alimentaire« , a-t-il mis en garde. Selon lui, « 2,2 millions de personnes, soit la quasi-totalité de la population de Gaza, ont désormais besoin d’une aide alimentaire« .
Cela fait « presque six semaines d’enfer pour la population de Gaza… six semaines de mépris total du droit humanitaire international« , a fustigé Juliette Touma, directrice de la communication de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), citant des collègues sur le terrain.
« Aujourd’hui, Gaza a l’air d’avoir été frappée par un tremblement de terre, sauf que cela a été provoqué par l’homme et aurait pu être totalement évité« , a-t-elle illustré.
« Nous venons d’assister, la semaine dernière, au plus grand déplacement de Palestiniens depuis 1948« , a poursuivi Juliette Touma, citant l’année de la création de l’État d’Israël et de la première guerre au Moyen-Orient. « Il s’agit d’un exode qui s’est déroulé sous notre regard.«